La France vient d’entrer dans une phase de confinement de 15 jours reconductible. Malgré la volonté initiale de conserver la tenue des élections municipales, l’Etat français s’est vu contraint de suivre les mêmes mesures que ses voisins afin d’enrayer la propagation du coronavirus (Covid‐19). La maladie, désormais présente sur toutes les lèvres, est source parfois de fantasmes ou de fausses informations. Mediacités démêle le vrai du faux et vous explique ce qu’il faut vraiment savoir sur le sujet.
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Coronavirus : qu’est-ce que c’est ?
Le Coronavirus est en fait une famille de virus à laquelle appartient le SARS‐CoV‑2, responsable de l’épidémie de Covid‐19. Ce dernier est détecté le 24 janvier en France, avec trois premiers cas confirmés. Un mois plus tôt, la région de Wuhan en Chine, foyer de l’épidémie, voyait les premières personnes contaminées avant que le virus ne se propage petit à petit à 148 pays dans le monde. Le 11 mars, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré le Covid‐19 comme « pandémie », ce dont sont qualifiées les épidémies de très grande ampleur menaçant les populations à l’échelle mondiale. Les tous premiers malades ayant visité le marché de Wuhan, de nombreuses théories évoquent la consommation de viande animale comme l’origine de la transmission de la maladie à l’Homme. Ce point qui n’a pour le moment pas pu être confirmé.
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Quels symptômes ?
Les premiers symptômes de la maladie peuvent être très variés : fièvre, toux sèche, perte du goût ou de l’odorat ou encore difficultés respiratoires… La liste n’a cessé de s’allonger. Le virus se transmet notamment par les postillons et peut donc se propager en cas de contact trop proche ou prolongé avec une personne porteuse. Outre les contacts physiques avec la bouche ou les mains, particulièrement à risques, une simple discussion trop proche peut engendrer la transmission du virus. Mais si tous les malades ne souffrent pas des différents symptômes à l’instar des « porteurs sains », tous peuvent transmettre le virus, ce qui rend sa propagation d’autant plus compliquée à limiter. De plus, si vous tombez malade, les effets de la maladie se révèlent généralement quatre à cinq jours après la transmission. L’OMS prévient toutefois que cette durée d’incubation peut également aller de deux à douze jours. En août, après plusieurs mois de pandémie, l’OMS a reconnu la possibilité de contracter la maladie et d’avoir des symptômes sur une longue durée. L’organisation incite à présent les gouvernements à « reconnaître les effets à long terme de la COVID‐19 et garantir l’accès aux services de santé à tous les malades. »
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Qui est touché ?
D’après les statistiques, les personnes les plus touchées gravement par le virus sont les personnes âgées. Ce sont elles qui encourent le plus de risques : selon le rapport de Santé publique France au 12 novembre, 73 % des personnes décédées en réanimation avaient 75 et plus. Ce taux monte à 90 % si on prend en compte les personnes de plus de 64 ans. Toujours d’après ce rapport, l’âge médian des patients décédé est de 72 ans et 53 % sont des hommes. Le 14 novembre, le Haut conseil de la santé publique a publié un avis mis à jour listant les différents facteurs de risque de forme grave du Covid‐19. Il estime que les personnes les plus vulnérables sont celles âgées d’au moins 65 ans et celles présentant des antécédents cliniques (notamment cardiaques, cardiovasculaires et respiratoires), nommés comorbidité. On constate que parmi les personnes admises en réanimation pour cas graves de Covid‐19, 79 % présentaient ces comorbidités. A souligner que tout risque n’est pas absent pour les personnes plus jeunes ou ne présentant pas de facteurs agravant. 9 % des décès du Covid‐19 enregistrés à l’hôpital entre le 1er mars et le 10 novembre avaient entre 45 et 64 ans. Les 15–44 ans représentent 4% des personnes en réanimation et 1% des décès.
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Quelles décisions ont été prises par le gouvernement ?
Après un premier confinement allant du 16 mars au 11 mai, l’exécutif a levé progressivement ses mesures dans le but d’une reprise normale de l’activité. Toutefois les gestes barrières, la distanciation sociale et le port du masque dans les lieux publics sont restés obligatoires. Après un été d’accalmie durant lequel un relâchement a été observé, la seconde vague de contamination du Covid‐19 a débuté à la rentrée pour prendre progressivement de l’ampleur. Une situation qui a poussé le gouvernement à mettre en place dans un premier temps des mesures restrictives à l’échelle locale (fermeture de commerces, couvre‐feu). Le 28 octobre, alors que ces dispositions n’ont pas permis d’endiguer la montée des contaminations, le président de la République, Emmanuel Macron s’adresse au Français pour annoncer un second confinement moins strict que le premier (les écoles restant ouvertes, notamment). Aucune date de fin n’a pour le moment été précisée concernant ce second confinement débuté le 30 octobre mais des mesures d’allègement pourraient être prises à partir du 1er décembre. Le Premier ministre Jean Castex a toutefois laissé entendre qu’elles ne devraient concerner que la réouverture de certains commerces.
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Quelles sont les mesures sanitaires prises par les autorités ?
Le pays est désormais en phase de confinement pour la seconde fois. Si les mesures sont un peu moins restrictives qu’au printemps dernier, les déplacements restent contrôlés et limités au travail, rendez‐vous médicaux, ou courses de première nécessité (alimentation, pharmacie…). Pour cela, il est obligatoire d’avoir en sa possession une attestation de déplacement dérogatoire (dématérialisée ou papier) téléchargeable sur le site du ministère de l’Intérieur. L’exécutif prévient qu’en cas d’infractions à ces règles, les citoyens risquent une amende allant de 135 euros jusqu’à 3 750 euros et 6 mois d’emprisonnement en cas de récidive.L’État encourage fortement les entreprises à faire télétravailler tous leurs salariés qui le peuvent. Comme ce fut le cas lors du premier confinement, l’ouverture des commerces considérés comme « non‐essentiels » est de nouveau interdite. Bars, librairies, discothèques et restaurants (sauf pour la vente à emporter) ont notamment dû fermer. Lors de son allocution du 28 octobre, Emmanuel Macron a déclaré un confinement « adapté » après avoir « appris des événements du printemps ». Ainsi les écoles, collèges et lycées restent cette fois‐ci ouverts aux élèves avec l’obligation de respecter un protocole sanitaire strict. Il en va de même des visites en EHPAD qui étaient interdites au premier confinement.
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Quid des mesures économiques ?
Pour que les mesures sanitaires soient respectées tout en limitant l’impact de l’épidémie sur la situation économique, l’exécutif a annoncé plusieurs mesures économiques. Parmi elles, un plan de soutien de 470 milliards d’euros consacré à limiter la casse pour les entreprises fragilisées par la situation, la plus grosse part consistant en des prêts garantis par l’Etat à hauteur de 327 milliards d’euros. Ce plan comporte en fait 64 milliards d’euros de dépenses effectives finançant notamment des mesures de maintien du revenu via le dispositif de chômage partiel ou des fonds de solidarité. Il permet aussi aux entreprises de bénéficier d’exonération ou de report de charges en particulier pour les TPE/PME.. Compte tenu de l’impact de la crise sanitaire sur l’économie du pays, le gouvernement a également annoncé un plan de relance de l’économie de 100 milliards d’euros destiné à « bâtir la France de 2030 ». -
Quels sont les gestes à adopter au quotidien ?
Au quotidien, l’État préconise à tous de respecter scrupuleusement les « gestes barrières » afin de limiter autant que possible la propagation du virus. Il convient en premier lieu de se laver les mains très régulièrement, une des raisons principales de contamination. C’est également pour cela qu’il n’est pas raisonnable de se saluer en se serrant la main. Si vous toussez ou éternuez, il convient de le faire dans un mouchoir à usage unique et de le jeter, ou à minima, de le faire dans son coude. Le masque est à présent obligatoire partout dans l’espace public, et le refus du port du masque est maintenant sanctionnable par une amende. De manière générale, Santé publique France préconise d’éviter tous rassemblements, déplacements et contacts. Ces gestes s’appliquent à tous car si vous ne présentez aucun symptôme vous pouvez malgré tout transmettre le virus à vos proches.
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Quelle est la marche à suivre pour se faire tester ?
Le gouvernement a mis en place une stratégie afin d’enrayer la propagation de l’épidémie et se résume en 3 points : tester, alerter et protéger. Si vous constatez des symptômes comme ceux précisés ci‐dessus ou que vous êtes personne contact, il est de votre devoir de vous faire tester.Il existe plusieurs sortes de tests qui sont utilisés en fonction des situations. Effectués par une prise de sang, les tests sérologiques permettent de rechercher si une personne a développé des anticorps et donc une réaction immunitaire après avoir été en contact avec le virus. Ils ne disent pas cependant si la personne est toujours porteuse de la maladie au moment du test. Les nouveaux tests antigéniques sont eux plus rapides car ils permettent de savoir si une personne est contaminée dans les 30 minutes suivant leurs réalisations. Un résultat négatif n’assure pas forcément une absence de contamination, ces tests sont plutôt destinés à confirmer la contraction de la maladie qu’à réellement la dépister. C’est pourquoi le test virologique (PCR) reste le seul test fiable et recommandé pour le dépistage de la maladie. Il est accessible sans ordonnance et est intégralement remboursé par l’assurance-maladie. Vous pouvez retrouver la liste des centres de dépistage de Covid‐19 sur cette carte interactive.
Une fois testé positif, vous devez communiquer la liste des personnes avec qui vous avez été en contact récemment à votre médecin traitant et à l’assurance-maladie, afin que ces personnes soient prévenues de leur possible contamination. Si vous êtes cas contact vous devez vous isoler afin de protéger les autres pendant au moins 7 jours ou dans l’attente d’un test négatif. Si vous êtes testé positif vous devez agir de la même manière et même attendre 48 h supplémentaires après la disparition des symptômes pour reprendre un rythme de vie normale.
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Existe‐t‐il des médicaments ou un vaccin contre le Covid‐19 ?
Il n’existe pour le moment pas de médicament permettant de soigner le Covid‐19. Mais le traitement des malades s’est amélioré (oxygénothérapie et corticoïdes pour lutter contre les difficultés respiratoires notamment…) Depuis le début de l’épidémie, de nombreux laboratoires médicaux du monde entier effectuent des recherches afin de mettre au point remèdes et vaccins. Actuellement, plusieurs firmes pharmaceutiques se disent optimistes dans cette course à l’élaboration d’un vaccin fiable et sans risques pour l’homme. L’américain Pfizer a notamment annoncé avoir élaboré un vaccin à 90 % efficace contre la maladie. Cette annonce a été suivie de celle de son concurrent Moderna qui se prévaut, lui, d’un taux de réussite de 94,5 %. Les derniers tests sont actuellement en train d’être menés et les premiers vaccins devraient être accessibles en France en 2021.Le ministère de la Santé alerte par ailleurs sur l’automédication. Le 14 mars dernier, le ministre de la Santé Olivier Véran a communiqué sur les facteurs aggravants potentiels que pourraient entraîner la prise d’anti-inflammatoires tel que les ibuprofènes ou aspirine. Avant toute prise d’anti-inflammatoires, demandez conseil à un médecin.
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Quels sont les numéros utiles ?
Le gouvernement a mis en place un numéro vert 24h/24 et 7j/7 pour toutes vos questions portant sur le virus : 0 800 130 000. Aucun diagnostic médical n’est pour autant délivré à ce numéro, pour cela, rapprochez‐vous des médecins traitants. Si votre situation de santé ou celle d’un proche s’aggrave, appelez les numéros d’urgence : le 15 ou le 114.Face à l’augmentation des violences domestiques et sexuelles en période de confinement, le gouvernement a également élaboré un dispositif afin d’aider les victimes prisonnières de leur situation. Si vous vous sentez menacé chez vous, dans votre couple, vous pouvez envoyer « URGENCE » par sms au 114 ou trouver de l’aide dans les pharmacies et dans certains centres commerciaux. Un numéro d’écoute gratuit 7j/7 de 9h à 19h est également en place : 3919.