Le 9 mai 2018, la fête est finie. Après des mois de mobilisation et de contestation d’abord contre le projet de fusion des universités et ensuite contre le dispositif de Parcoursup, 180 policiers appuyés par un hélicoptère évacuent manu militari les agents et étudiants grévistes de l’Université Toulouse II Jean‐Jaurès. Celle qu’on continue d’appeler la Fac du Mirail était bloquée depuis deux mois.
Le 12 mai 2018, en vue de la réouverture qui doit intervenir quelques jours plus tard, Michèle Saint‐Jean, directrice de l’UFR SES (Unité de Formation et de Recherche Sciences Espaces et Société) envoie un mail intitulé « Limitation des badges Salto » à Alain Miaoulis, directeur général des services.
Les badges Salto sont des systèmes d’accès électroniques aux bureaux et salles de l’université. Chaque matin, pour pénétrer sur leur lieux de travail, enseignants, chercheurs, techniciens, administratifs, activent leur badge nominatif en le passant devant une borne qui l’actualise. À l’autre bout de la chaîne, un opérateur du poste de gestion récupère les données collectées par ces sésames électroniques lors des passages des personnels. Sur demande de la direction, il programme les badges et les met à jour pour autoriser ou annuler à untel l’accès à telle salle.
Vingt‐quatre personnes fichées
Ce 12 mai 2018, la directrice de l’UFR SES adresse son mail au DGS « en prévision de la ré‐ouverture de l’université, en vue de restreindre la capacité des badges Salto de certaines personnes ». Vingt quatre noms défilent dans le mail. Vingt‐quatre personnes parmi lesquelles des syndiqués, des non‐syndiqués, des enseignants, des non‐enseignants …