1‐ La crise de l’industrie n’est pas finie. L’emploi tertiaire représente 87 % de l’emploi total en 2012 contre 52 % en 1975. Ceci s’explique avant tout par une désindustrialisation très violente. L’agglomération lilloise a perdu 57 % de ses emplois manufacturiers entre 1982 et 2007, quand Lyon en perdait 33 % et Marseille 31 %. Pis ! Le mouvement de destruction d’emplois se poursuit : l’industrie perd 1 000 emplois chaque année depuis la crise financière de 2008. Ceci explique un taux de chômage massif, particulièrement chez les ouvriers.
2 – Une introuvable mixité sociale. Lille, avec sa grande braderie, est souvent présentée comme le lieu du « vivre ensemble ». Les auteurs de l’ouvrage mettent à mal cette image en mettant en évidence l’intense « ségrégation socio‐spatiale » qui marque l’agglomération. Les classes populaires se concentrent à Roubaix et Tourcoing et dans plusieurs quartiers lillois ; les plus aisés résident autour du Grand Boulevard (Croix, Marcq‐en‐Barœul, Mouvaux, Wasquehal) ou de l’avenue de l’Hippodrome (Lambersart). Qu’ont en commun le lotissement huppé de Brigode à Villeneuve d’Ascq et le quartier de l’Alma à Roubaix, « un des plus pauvres de l’agglomération » ? Leurs habitants ne se rencontrent jamais.
3 – Lille …