Nous sommes au sud de la ville, en bordure immédiate de la Garonne. Le site est verdoyant, particulièrement dense et encerclé par les quatre ballastières, des anciennes gravières dans lesquelles croupit de la nitrocellulose (poudre B, autrefois utilisée pour la propulsion d’obus), qui dépendent du ministère de la Défense et que l’armée rechigne toujours à dépolluer. Là, sur une parcelle de 11,16 hectares, la dernière du secteur appartenant encore à Total, se trouve un terril rectangulaire de 380 mètres de longueur pour 206 mètres de largeur. Lequel se présente sous la forme de plusieurs dômes d’une hauteur maximale de dix mètres de haut. C’est là‐dessous que Total a planqué 460 000 m³ de déchets. Une décharge oubliée sur laquelle Mediacités s’est penché.
« On y jetait les résidus de colle, résine, formol, dont on n’avait plus besoin »
L’histoire du lieu est ancienne. En 1927, soit un an après la mise en service de l’usine AZF, le terril n’est encore qu’une vulgaire gravière qui affleure la nappe phréatique et dans laquelle on balance matériaux de construction et remblais. Entre 1930 et 1958, on va y entasser 350 000 m³ de mâchefers issus du cracking du coke de charbon (nécessaires à la fabrication de l’hydrogène) et du grillage de la pyrite (utilisé pour la fabrication de l’acide sulfurique). Entre 1960 et 1970, le terril se vide peu à peu (les mâchefers sont retirés pour remblayer des terrains, des routes…), avant de connaître un nouvel âge d’or avec l’accueil des résidus de process d’AZF…
Il faut rappeler que l’activité principale de …