Aux Hospices civils de Lyon, la situation de ce jeudi 9 avril était similaire à celle de la semaine dernière, avec 674 patients hospitalisé, dont 160 en soins critiques.
Un ralentissement, mais pas de relâchement. « La tendance générale depuis le début de cette semaine est au maintien d’une forme de plateau, mais un plateau très haut », a déclaré jeudi Guillaume du Chaffaut, directeur général adjoint des Hospices civils de Lyon, lors d’un point presse vidéo.
Le 9 avril, 1265 patients étaient hospitalisés dans le Rhône et le Nord‐Isère, pilotés conjointement, dont 279 en soins critiques (réanimation et unités de soins continus). Le bilan du coronavirus sur le territoire était hier de 282 décès. Les services de soins critiques des hôpitaux publics et privés de l’agglomération ne sont pas saturés, avec une centaine de places encore disponibles. Aux HCL, avec 674 patients hospitalisé, dont 160 en soins critiques, la situation était similaire à celle de la semaine dernière, selon les tableaux de bord internes consultés par Mediacités.
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« La mobilisation reste très importante. L’enjeu est d’assurer la mobilisation et la relève de nos professionnels sur la durée, puisqu’on ne sait pas combien de temps durera ce palier, nous restons sur nos gardes », a toutefois mis en garde Guillaume du Chaffaut. Jeudi, 489 professionnels des HCL (sur près de 23 000) avaient été testés positifs au Covid, sans qu’aucun cas grave ne soit recensé, selon la direction.
Besoins en médicaments « multipliés par 20 »
« Les services de réanimation sont désormais installés dans une sorte de routine », a complété Jean‐Christophe Richard, chef du service de réanimation médicale à l’hôpital de la Croix‐Rousse. Il a rappelé que les capacités d’accueil des établissements avaient fortement augmenté mais que la prise en charge des patients atteints du Covid nécessitait une quantité importante de personnel. « Les malades qu’on traite sont extrêmement lourds », a‑t‐il déclaré, « par exemple à la Croix‐Rousse on a mis au moins cinq infirmières pour s’occuper et trois aides‐soignants pour s’occuper de dix malades, ce qui est beaucoup plus que d’habitude ».
Les inquiétudes se portent à présent sur les stocks de médicaments utilisés dans le cadre des soins intensifs ou de réanimation, « un réel sujet de préoccupation », a admis Claude Dussart chef de service de la Pharmacie et stérilisation centrale aux HCL. Les besoins en curare, sédatifs et analgésiques ont ainsi été « multipliés par 20 » par rapport à la consommation habituelle, a‑t‐il détaillé, cette explosion de la demande entraînant des ruptures de stocks au niveau national et international. « Pour certains produits en situation critique, il ne nous reste plus que quelques jours de stocks », a également précisé Guillaume du Chaffaut.
Mathieu Périsse
Les Hospices civils de Lyon pensent « limiter la casse » malgré dix ans d’austérité
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