Perdue dans les archives de l’affaire Noir‐Botton, c’est une histoire qui n’a jamais été médiatisée. Et pourtant, elle illustre l’importance d’une presse locale indépendante face à un pouvoir politique fort. Nous sommes à quelques mois des municipales de 1989 et Michel Noir est en pleine ascension politique. Réélu député RPR trois fois, figure des « rénovateurs » de la droite, il vient d’occuper pendant deux ans le poste de ministre du Commerce extérieur dans le gouvernement Chirac. Il n’a même pas 45 ans et on lui promet déjà le plus beau destin national. Pour accéder à ses ambitions présidentielles, Michel Noir a besoin d’un tremplin. La mairie de Lyon sera son marchepied idéal.
Constituant ses équipes, il invite le journaliste Robert Marmoz à son QG de campagne. Le reporter est alors rédacteur en chef de Lyon‐Libération, l’antenne locale du quotidien. Contre toute attente, Michel Noir lui propose un poste de chargé de communication au sein de son futur cabinet à la mairie. « C’était une discussion très off. Il me propose de travailler pour lui dans un shadow cabinet pour nourrir sa réflexion sur la ville, confie aujourd’hui Robert Marmoz, près de trente ans après les faits. Il me dit de ne pas répondre tout de suite, et me confie son carnet d’adresses pour que j’appelle de sa part ses collaborateurs. » Comme un gage de confiance. Le journaliste a quinze jours pour rendre sa décision.
« On a quinze jours pour avoir accès aux r …