Lille 3000 : grands spectacles et petites cachotteries

Subventionnée à 80 % par les collectivités publiques, l'association culturelle maintient une grande opacité sur le salaire de ses principaux dirigeants. Et cela malgré une loi de 2006. Premier volet de notre plongée dans les coulisses d’une association pas comme les autres…

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Grande parade d'ouverture de la saison culturelle de Lille 3000 Renaissance. Photo: MaxPPP / Sébastien Jarry

Octobre 2015, un article du Canard Enchaîné suscite des remous à Lille. L’hebdomadaire révèle que Didier Fusillier, qui vient d’être nommé à la tête de l’établissement public de La Villette, continuera à percevoir 3 912 euros par mois de Lille 3000, l’association culturelle dont il était, jusque‐là, directeur général. Il sera rémunéré comme « conseiller artistique », en plus des 162 000 euros de salaire brut annuel versés par La Villette.

Ce que le Canard Enchaîné ne dit pas, c’est combien Didier Fusillier gagnait quand il était directeur général de Lille 3000. L’information n’est pas facile à trouver, mais elle figure au détour d’un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) d’Ile‐de‐France de 2014. La CRC a été amenée à se pencher sur Didier Fusillier, car celui‐ci a également fait profiter le Val‐de‐Marne de ses compétences. De 2010 à 2015, en plus de Lille 3000, il a dirigé le Manège de Maubeuge et la Maison des arts et de la culture (Mac) de Créteil.

Les magistrats relèvent, peut‐être avec une pointe d’ironie, que Didier Fusillier est «  engagé à temps partiel par ces deux structures et perçoit, dans chacune, 75 % d’un salaire à temps complet pour une quotité de travail de 33,33 %  », plus un temps partiel de 60 % à Lille 3000. Voilà un agenda rempli à 126 % (33 + 33 + 60 %), sans compter les délais de transport. En 2010, La Mac le paye 5 186 euros brut par mois et Lille 3000, 6 794,06. Ce dernier chiffre correspond, littéralement, à un salaire de ministre. Ceux de l’actuel gouvernement sont officiellement payés 10 …

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Par Erwan Seznec

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