« Il y a une véritable dynamique féministe à Nantes ». Invariablement, c’est sur ce constat que se concluait chacun des entretiens menés pour cet article. Sur ce constat et sur la volonté affichée par les acteurs et actrices de la lutte féministe de poursuivre le combat engagé depuis des décennies. L’oeil rivé sur des actions militantes fortes, mais également sur les promesses de campagne de Johanna Rolland, devenue, à sa demande, madame LA maire au début de ce second mandat. Un changement d’article défini qui se veut un symbole fort et fait parfois sourire.
« Attention, les femmes en politique voient bien qu’il se passe un truc autour du féminisme. Elles ne peuvent plus ignorer ces questions et se sentent obligées de s’en saisir… Or il ne faut pas que ce soit juste un effet de mode », relativise Katy, du collectif Féministes Révolutionnaires Nantes, né voilà un peu plus d’un an suite à une marche nocturne lors de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars. « Johanna Rolland ne part pas de rien, assure Aïcha Bassal, ancienne adjointe à l’Egalité et désormais chargée du Personnel et de la Relation aux usagers. Cette idée de ville non‐sexiste est née avant 2020. Mais c’est une véritable impulsion donnée à ce nouveau mandat ».
Cette impulsion doit, selon la promesse électorale de Johanna Rolland, projeter Nantes au rang de « première ville non sexiste de France » d’ici les dix prochaines années. Bref, largement au‐delà de ce qu’ont permis les initiatives prises lors du précédent mandat. Un objectif aussi flou qu’ambitieux. Reste à savoir comment l’atteindre. Et avec qui ? Car la mairie – Mahaut Bertu, l’adjointe (PS) chargée de la question en tête – en est bien consciente : pour y parvenir, elle devra obtenir l’appui de la myriade d’associations et collectifs qui forment la galaxie féministe nantaise.
Pour cet article, Mediacités en a recensé plus d’une vingtaine qui entretiennent des relations, partagent des objectifs mais que séparent aussi parfois de fortes dissensions (notamment sur les questions transgenre et abolitionniste). Des jeunes colleuses de rues aux féministes « historiques » de l’espace Simone de Beauvoir ; des militantes anonymes aux institutions subventionnées, toutes veulent jouer un rôle dans la percée féministe de la cité des Ducs. Mais toutes ne sont pas prêtes à signer un blanc‐seing à la municipalité…
« Une préfecture non‐sexiste, ce serait bien aussi… »
Chez les F …