La promesse s’affichait dans un programme électoral, reste à mesurer ses résultats concrets dans la rue. Lors des élections municipales 2020, Jean‐Luc Moudenc (LR) s’est engagé à « améliorer la place des femmes dans l’espace public ». Parmi les mesures avancées par le maire de Toulouse : accorder plus de place aux prénoms et aux noms de femmes, célèbres ou non, dans la dénomination des rues.
Il faut dire que le chemin est encore long. Comme le révélait Mediacités cette semaine, moins d’une rue sur vingt porte le nom d’une femme à Toulouse. Pour esquisser des pistes d’amélioration, nous recevions trois expertes dans le #DébatRadar, une nouvelle émission en accès libre et en direct :
- Brigitte Boucheron, membre de l’association féministe Bagdam Espace Lesbien
- Giulia Custodi, architecte‐urbaniste et membre du collectif Memo
- Pauline Cistac, guide pour le collectif Feminists in the City
Dans les dizaines de commentaires envoyés sur les réseaux sociaux pendant l’émission, plusieurs d’entre vous suggèrent de changer la dénomination des rues existantes. « Débaptiser des noms de rue, ça se fait depuis la nuit des temps, par exemple quand certains personnages sont devenus indésirables… », écrit ainsi Corrine sur Facebook. Encore faut‐il savoir par quel nom les remplacer. Un internaute suggère ainsi, sur YouTube, de « rendre publique une liste de noms accessibles pour ces mairies ». « En disposant de la liste actuelle, on saurait quelles sont les femmes « nommées » et quelles sont les « oubliées » », complète Jean, toujours sur YouTube.
Plus largement, ce sont les connaissances sur l’héritage culturel des femmes dans l’histoire qu’il faudrait améliorer, selon plusieurs internautes. « Matrimoine dès le CP ! », plaide ainsi Valérie sur Facebook. « Il faut refaire tous les manuels d’histoire ! », lui répond Corrine.
En forme de conclusion, Axelle pose cette question sur YouTube : « J’ai lu […] sur Radar une délibération de nommage avec des noms de femmes, est‐ce selon vous juste un début ou plutôt tout ce qui sera fait pour le mandat ? ». Cette délibération, votée lors du conseil municipal du 8 octobre 2020, concerne seulement les rues nommées en cette fin d’année, d’autres devant intervenir au cours du mandat de Jean‐Luc Moudenc.
Mais combien ? En 2020, la mairie de Toulouse a attribué 52 % des nouveaux noms de voies à des femmes. D’autres villes se font plus volontaires en la matière : cette semaine, Mediacités relatait qu’à Nantes, 88% des voies baptisées en 2020 comportent le nom d’une femme.
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