Le « quartier village » de Bois‐Blancs en voie d’embourgeoisement à Lille

Si le programme des Rives de la Haute-Deûle, avec son bateau amiral Euratechnologies et son label éco-quartier, est une vitrine pour la municipalité, il est aussi synonyme de densification pour certains habitants qui craignent de perdre l’âme des Bois-Blancs. Plongée au coeur d’un village en pleine mutation.

Bois blancs-40-Gare d’eau2
La gare d'eau. Photo : Stéphane Dubromel / Hans Lucas

Il ne faudra pas le louper. D’ici quelques semaines, sortira sur des plateformes web un documentaire tout en finesse sur les Aviateurs. Ou plus exactement sur la perception qu’ont les habitants du projet de réhabilitation de cet ensemble vieillissant de 352 logements situés au cœur du quartier lillois des Bois‐Blancs. La vétusté des immeubles justifie un chantier d’ampleur. Pourtant, il inquiète les résidents historiques, ceux qui sont arrivés là dans les années 1960 en provenance des courées de Saint‐Sauveur. Le bon millier de résidents des Aviateurs se demandent en premier lieu où ils seront relogés, le temps des travaux, par le bailleur social Vilogia. Mais au‐delà, beaucoup d’habitants craignent que ce délogement participe de la disparition ce qui fait la spécificité des Bois‐Blancs. « Ici, des identités différentes coexistent, explique le documentariste Marc Duport. S’il y a une uniformisation, il n’y aura plus qu’un seul Bois‐Blancs… »

Campé au nord de Lille, le quartier des Bois‐Blancs est une sorte d’île née du creusement du canal à Grand gabarit en 1950. Ses origines sont ouvrières, son âme celle d’un village avec son église, sa place Saint‐Charles rénovée et ses habitats participatifs. De l’autre côté du canal, on trouve le pôle d’innovation Euratechnologies et Canteleu, qui jouxtent le quartier du Marais de Lomme ; plus loin encore, l’avenue de Dunkerque et le secteur excentré de la piscine Marx‐Dormoy. Autant d’identités très diverses pour ce quartier de 8 000 habitants, bousculées depuis une vingtaine d’années, par des changements incessants. 

Les Bois‐Blancs constituent l’exemple parfait d’un espace en voie de gentrification, ce mouvement plus ou moins subi qui suscite l’éviction des plus pauvres. « Le quartier est victime de son succès. Les populations qui étaient …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 10 minutes

Favorite

Par Marie Tranchant

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a dépassé 75% de l’objectif. Aidez-nous à atteindre les 100% d'ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes