En bloquant un TGV en gare Matabiau en octobre 2018, puis en s’invitant sur les pistes de l’aéroport Toulouse‐Blagnac deux mois plus tard, 16 militants en situation de handicap voulaient démontrer le « validisme » de notre société. Un « validisme » qui exclut de fait les personnes en situation de handicap, entrave leur mobilité, leur liberté, et les place systématiquement en position de « personnes à charge ». Leur procès, ubuesque, ce mardi 23 mars, était attendu comme une tribune par ces militants. Démonstrations à l’appui.
Le ministère public les poursuivait pour « entrave à la mise en circulation d’un train TGV » en gare de Toulouse le 28 octobre 2018 et pour « entrave au trafic aérien », le 14 décembre 2018, quand ils s’étaient introduits sur les pistes de l’aéroport Toulouse‐Blagnac. Ces deux actions ont touché « environ 500 passagers » dans le premier cas et « 17 avions retardés, 8 avions déroutés et 1 857 passagers » dans le second.
Mais pour ces militants, la première entrave était… les marches de l’entrée du tribunal de Toulouse. Le seul « monte‐personne » accessible n’était pas adapté à ces justiciables non‐valides. « C’est l’exemple même de ce que nous dénonçons, constate Odile Maurin, chef de file du collectif de prévenus et élue archipélienne d’opposition à Toulouse. Ces monte‐charges ne fonctionnent que si l’on maintient le bouton appuyé. Pour beaucoup d’entre nous, et c’est mon cas, c’est impossible. » Ainsi, plus d’une heure a été nécessaire aux 16 prévenus pour accéder à la salle d’audience. « Les dispositifs d’accès (élévateurs, rampes…) sont conformes aux règles d’accessibilit …