Ancien maire (PS) de Caen, ancien député et ancien président du conseil régional de Basse‐Normandie, Philippe Duron est un spécialiste du transport. En 2013, il présidait la commission « Mobilité 21 » nommée par le gouvernement Ayrault pour hiérarchiser les grands projets d’investissement en matière d’infrastructures de transport. Dans son rapport, elle remettait notamment en cause la place prise par les projet de TGV en France et recommandait de concentrer plutôt les efforts sur l’entretien et l’amélioration du réseau ferré existant. Il préside désormais TDIE (Transport Développement Intermodalité Environnement), une association de réflexion (un think‐tank, diraient les anglophones) rassemblant professionnels et acteurs publics « pour faciliter une réflexion collective sur les questions de financement, de planification, et d’évaluation des politiques de transport et de mobilité ». Des politiques qui font partie des principales compétences des conseils régionaux mais sont curieusement absentes de la campagne électorale actuelle. Nous lui avons demandé pourquoi.
Mediacités : Les questions de l’organisation et du financement des transports sont relativement absentes de la campagne malgré leur importance…
Philippe Duron : Cela s’explique. La campagne est un peu particulière. Le contexte politique rend très difficile son organisation et il est tout aussi complexe de mobiliser l’attention des électrices et des électeurs. En outre, la présidentielle qui s’approche à tendance à préempter le débat régional. C’est particulièrement vrai dans les Hauts‐de‐France ou en Provence‐Alpes‐Côte d’Azur [Paca], mais ça l’est également dans les autres régions. Ajoutez à cela la recomposition politique en cours, qui oblige les candidats à trouver des …