Soixante, quarante‐huit, zéro caméras ? Après une fusillade visant des policiers lundi 25 octobre à La Duchère, la question de l’utilité de la vidéosurveillance s’est de nouveau invitée sur la place publique, à grand renfort de communication politique.
Mardi, le maire de Lyon Grégory Doucet a affirmé que 60 caméras étaient installées dans ce quartier du nord‐ouest de Lyon. Rapidement corrigé par le préfet du Rhône Pascal Mailhos qui a expliqué qu’il y avait « zéro caméra dans le secteur de Sakharov [où a eu lieu la fusillade, ndlr], 48 caméras dans le secteur plus large de La Duchère et 60 caméras dans la globalité du 9e arrondissement ». Face à un ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, « déplorant le manque de caméras dans le quartier » et l’appelant « à sortir de son idéologie et à aider les policiers en mettant des caméras de vidéoprotection », Grégory Doucet a mis en avant son « pragmatisme ». « On fait en sorte que notre dispositif de vidéoprotection soit le mieux maillé, le mieux réparti possible », a indiqué l’édile écologiste.
Un enterrement à 100 000 € ?
Mais alors, efficace ou non la vidéosurveillance ? Dès 2011, la ville de Lyon a souhaité appuyer son déploiement sur des données objectives en proposant un CDD de trois ans à un doctorant pour « évaluer de l’efficacité, des effets et pratiques de la vidéoprotection à Lyon » sur la période 1999–2010 ». Coût global de l’opération, 36 000 euros par an sur trois ans, dont 14 000 euros subventionnés par l’État. Et depuis ? Plus rien.
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