Il y a d’abord la figure impressionnante du Père Revet, un géant drapé dans sa soutane brune dotée d’un sinistre ceinturon qui servait à punir les enfants désobéissants. Le Père les frappait torses nus, du côté de la boucle de fer, puis les enfermait pendant une semaine dans les douches, en slip, avec un broc d’eau et du pain. Le Père Revet – que beaucoup d’enfants appelaient en cachette « Crevet » – a fondé en 1960 le Village d’enfants de Riaumont, à Liévin, pour accueillir des jeunes de 6 à 18 ans en déshérence. Les orphelins y côtoyaient des cas sociaux, des débiles légers, des réfugiés du sud‐est asiatique ou des enfants de familles ultra‐catholiques désireuses de faire bénéficier leurs rejetons d’une éducation à la dure inspirée du scoutisme.
Liévin : le pensionnat de la perversion
De 1960 à 2019, sur une petite colline boisée de Liévin (Pas-de-Calais), des centaines d’enfants ont séjourné au Village d'enfants de Riaumont, un pensionnat intégriste. Un livre retrace le quotidien pétri de violences morales, physiques et sexuelles de ce lieu qui a longtemps bénéficié d’une indulgence coupable.