Les protestations prennent une ampleur inédite à propos du nouveau Palais de justice qui doit être construit à la lisière entre Lille et La Madeleine. Celles‐ci sont sont très anciennes, mais on a l’impression que rien ne bouge alors que les travaux doivent normalement débuter en mai.
Ce n’est pas qu’une impression ! En 2017, déjà, une pétition circulait pour critiquer le sous‐dimensionnement du bâtiment. On nous avait alors promis une concertation mais rien n’est venu jusqu’en 2021. Et puis, on s’est aperçu qu’en plus du problème de la trop petite taille, le bâtiment prévoyait une séparation entre les magistrats et les justiciables. Ces derniers seraient reçus dans des salles d’audience partagées et anonymes. Ceci déshumanise la justice. Tous les professionnels de justice sont unis pour s’opposer au nouveau Palais de justice tel qu’il a été conçu.
Comment expliquer cette inadéquation architecturale ?
Le souci est qu’on donne aux architectes le soin de concevoir des bâtiments alors qu’ils ne connaissent pas la réalité de nos métiers. Il y a aussi une recherche d’économies : le nouveau bâtiment prévoit par exemple 60 postes de magistrats supplémentaires, alors qu’on sait qu’il en manque beaucoup plus
Sous‐effectif
Les magistrats de Lille ont calculé que si la France respectait la moyenne européenne, le tribunal de Lille devrait compter 220 magistrats du siège au lieu de 96 actuellement ; 139 magistrats du parquet au lieu de 39 …