Pendant sa campagne électorale, il avait annoncé vouloir y consacrer 3 milliards d’euros. Ce ne sera finalement « que » 2,5 milliards d’euros. Mais malgré ce coup de rabot, le développement des transports en commun reste un mantra autant qu’un enjeu prioritaire du mandat de Bruno Bernard. La preuve ? Le patron écologiste de la Métropole de Lyon s’est assis sur la règle du non‐cumul chère à son parti pour aussi présider le Sytral, le syndicat des transports en commun devenu, en janvier dernier, une « autorité organisatrice des mobilités » (AOMTL).
Sauf que… Entre des projets de métro (trop) chers et (trop) longs à mettre en œuvre – la création d’une ligne E et les prolongements des lignes A, B et D ont fait l’objet d’une consultation‐mise en concurrence dont l’issue pourrait bien marquer la fin du métro sur pneus au profit de rames légères ou de tramways express – et un téléphérique, à l’ouest, sérieusement remis en question, à l’heure du bilan, Bruno Bernard pourrait ne compter que sur le tramway.
Sauf que (bis)… Pourtant annoncé pendant la campagne électorale visuel à l’appui, le projet de T8 entre Bellecour et Part‐Dieu reste à quai jusqu’à nouvel ordre. La feuille de route du Sytral met donc essentiellement le cap à l’est. Un bus à haut niveau de service – « BHNS », disent les spécialistes des transports pour désigner ces cars qui circulent en site propre – reliera d’ici à 2026 Part‐Dieu aux Sept Chemins, à Vaulx‐en‐Velin. Surtout, trois lignes de tramway traceront leur chemin dans le paysage de l’Est lyonnais : T6 nord, T9 et T10. Soit 24 kilomètres supplémentaires qui permettront au réseau de franchir le cap des 100 kilomètres.
Plus de vingt ans après son retour dans l’agglomération, le tramway sur fer, qui réduit la place de l’automobile et accélère la rénovation des espaces publics, emporterait l’adhésion des habitants, selon Jean‐Charles Kohlhaas, vice‐président de la Métropole chargé des déplacements et alter ego souriant de Bruno Bernard au Sytral. Le constat mérite d’être nuancé. Nuisances sonores, impacts sur le stationnement ou la circulation : les futures rames soulèvent ici l’inquiétude des riverains, là, leur vive opposition.
« Comme avec le téléphérique aujourd’hui, la plupart des Grands Lyonnais étaient à la fin des années 1990 contre le tramway qui allait écraser les grands‐mères et les enfants, compare l’élu. Aujourd’hui, dans leur grande majorité, ils y sont favorables mais les personnes directement impactées se font entendre, ce qui est normal. » Les futurs chantiers n’échappent pas non plus aux contingences et calculs politiques…
T6 Nord, T9 et T10 : point par point, Mediacités décrypte les enjeux des trois « T » de Bruno Bernard.
De « l’équité » sur les rails ?
Le prolongement du T6 jusqu’à la Doua, à Villeurbanne, ayant été acté par l’équipe précédente, seuls les T9 et T10 portent