Pour les besoins de ce récit captivant et très fouillé sur le parcours exceptionnel du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, les deux auteurs ont interrogé pas moins de 90 témoins. Entourage et amis, collaborateurs et mentors, adversaires, sans oublier le principal intéressé. Où s’arrêtera l’ascension de l’ambitieux de Tourcoing ? Éléments de réponse avec François Vignolle.
Vous dîtes qu’il y aurait du « baron noir » en Gérald Darmanin, pour reprendre le surnom de ce héros de fiction joué par Kad Merad dans la série du même nom. Qu’entendez-vous par là exactement ?
François Vignolle : Nous avons hésité entre deux titres. Le premier était Gérald Darmanin, le dernier homme politique, parce qu’il cochait toutes les cases de l’ancien monde, de ces politiques qui ont commencé par coller des affiches, être militants, jusqu’à gravir tous les échelons. Et puis nous avons finalement opté pour ce titre, Le baron noir du président, car Gérald Darmanin a joué un rôle essentiel dans ce big bang politique qu’a été l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Il va percer les coffres‐forts des Républicains pour aller chercher à la fois des voix et des députés. C’est pour cela que son ancienne famille politique a ce sentiment de trahison, de félonie.