Mediacités : Les échecs (probables) d’Anne Hidalgo et, dans une moindre mesure, de Yannick Jadot et Valérie Pécresse au premier tour de l’élection présidentielle vont‐ils fragiliser les positions des élus EE‐LV, PS ou LR au niveau local ?
Frédéric Sawicki : Pas forcément. Depuis une dizaine d’années maintenant, on observe un décalage croissant entre les bonnes – voire très bonnes – performances des partis politiques classiques (le PS, LR, l’UDI, le PC, mais aussi les Verts) au niveau local et leurs résultats au niveau national. C’est encore frappant cette fois‐ci : les dernières élections municipales, régionales et départementales ont beau leur avoir été plutôt favorables, tous risquent de se retrouver dimanche soir sans représentant au second tour. Et cela pour la deuxième fois d’affilée ! Ces deux champs politiques – le local et le national – semblent évoluer de manière de plus en plus autonome. Il peut y avoir un ancrage partisan fort au niveau local, s’appuyant sur les réalisations et la notoriété des élus. Ce qui n’empêche pas les électeurs de ces derniers de voter pour d’autres étiquettes lors des élections présidentielles ou législatives. Et je ne vois pas de raisons pour que ce hiatus disparaisse prochainement.
Sur quoi repose‐t‐il ?
Ce ne sont ni les mêmes enjeux, ni tout à fait les mêmes électeurs. Même si les instituts de sondage prévoient une abstention importante pour cette présidentielle, elle devrait rester inférieure à celle des dernières municipales …