Présidentielle 2022 :  à Lille, le blues des derniers militants socialistes

Alors que leur candidate à l’élection présidentielle, Anne Hidalgo, est créditée d’un score historiquement bas dans les intentions de vote, les socialistes de la fédération du Nord – qui comptait encore 10 000 membres actifs il y a 10 ans, contre moins de 2 500 aujourd’hui – tentent de mener campagne malgré la désertification des militants.

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« La campagne était difficile mais ce qui se joue, c'est ce qu'on fera après », affirme le président des jeunes socialistes du Nord, Rémi Boussemart. Il s'affiche déterminé, même quand les actions militantes peinent à mobiliser ses jeunes camarades. Seule Estelle Harremoes, 18 ans, a répondu à l'appel ce mardi matin pour tracter. Photo : Marion Rivet / Mediacités.

« Anne Hidalgo pour l’élection présidentielle ! » Postés à la sortie du métro République‐Beaux Arts, Rémi Boussemart et l’une de ses camarades, deux jeunes militants socialistes, tentent d’interpeller les Lillois. En ce mardi matin pluvieux d’avril, ils espèrent convaincre les derniers électeurs indécis avec le programme de leur candidate. Mais à quelques jours du scrutin, ils ne sont pas les seuls à occuper le terrain. « Elle va faire 2 % ! », leur lance en riant une militante de la France insoumise. Ses tracts pour Jean‐Luc Mélenchon rencontrent, ce jour‐là, un certain succès. Il en faudrait davantage cependant pour décourager le président du mouvement des jeunes socialistes (MJS) du Nord, Rémi Boussemart, qui ne se départ pas d’un sourire à toute épreuve. « Et la remonta, comme dirait l’autre ? », riposte‐t‐il, sac à l’effigie de sa candidate sur l’épaule.

« C’est l’appareil PS qui me déprime : il ne fait plus rêver »

Parmi les passants qui évitent soigneusement la propagande électorale qu’on leur tend, ou ne s’arrêtent qu’un quart de seconde avant de tracer leur chemin, il en est un qui prend quelques instants pour examiner l’imprimé du Parti socialiste. « Leur déclin est assez tragique », observe l’homme de 44 ans. « Le PS, pour moi, avant, c’était le parti de la sécurité. On se disait que tant qu’il était là, il y avait une chance que la gauche soit au pouvoir… » Cette fois‐ci, il ne votera pas pour la candidate du parti à la rose, assure‐t‐il, même s’il n’a rien contre Anne Hidalgo « qui n’est pas mauvaise ». « C’est l’appareil PS qui me déprime : il ne fait plus rêver », avoue‐t‐il, presque gêné. Au premier tour de l’élection présidentielle, dimanche, l’homme de gauche votera donc Mélenchon. Un « vote utile », pense‐t‐il.

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Par Marion Rivet