Depuis maintenant près de huit ans, Gilles Artigues, adjoint au maire de Saint‐Étienne, vit avec un lourd secret, dont il n’a jamais pu se libérer. À l’hiver 2014, des « amis » politiques de son propre camp lui ont tendu un piège redoutable : ils l’ont filmé, à son insu, au cours d’une soirée intime qu’ils avaient spécialement organisée pour lui en marge d’une réunion à Paris.
Le conseiller municipal centriste, père de famille très impliqué dans la communauté catholique, a ensuite subi un chantage pour que cette vidéo compromettante ne soit pas divulguée.
Pieds et poings liés, Gilles Artigues n’a jamais dénoncé publiquement ces méthodes, d’autant qu’il ignorait tout des coulisses de cette opération.
Une enquête de Mediapart permet aujourd’hui de révéler que ce traquenard, inspiré de la tradition du « kompromat », une arme du KGB toujours en vogue dans la Russie de Vladimir Poutine pour contrôler ou disqualifier des adversaires, a été directement organisé par l’entourage du maire de Saint‐Étienne Les Républicains (LR), Gaël Perdriau, dont Gilles Artigues est l’adjoint depuis 2014.
Le but ? Contenir l’influence de l’élu centriste, dont l’implantation locale était crainte dans la majorité municipale en cas de possible dissidence politique, d’après les éléments recueillis par Mediapart.
La vidéo qui a permis d’assujettir Gilles Artigues pendant toutes ces années a été