L’industrie pharmaceutique n’hésite pas à s’immiscer dans les facs de médecine, avec pour objectif d’influencer les étudiants, futurs prescripteurs de médicaments. La faculté Lyon Sud offre un exemple édifiant de cette emprise des labos. Ainsi, quand l’enseignant du seul et unique cours sur l’homéopathie s’appelle Christian Boiron, patron des laboratoires Boiron, il y a de fortes chances pour que le nom de ses tubes de granulés s’inscrive pour longtemps dans la tête des futurs médecins. « En tant que fondateur de l’homéopathie, il nous donne une bonne vision d’ensemble du sujet », tente de convaincre Kaan Kilinc, président de l’Association médicale des étudiants de l’unité sud‐ouest (Ameuso), élève à la faculté Lyon Sud « Charles Mérieux ». La faculté porte le nom de la grande figure lyonnaise de la médecine du XXe siècle qui fut à la tête du laboratoire fondé par son père Marcel, baptisé aujourd’hui bioMérieux. Son fils Alain, qui lui a succédé à la tête de l’Institut Mérieux, est d’ailleurs membre du conseil de la faculté, aux côtés de Christian Boiron.
Un amphi nommé « Boiron »
Un amphithéâtre est même baptisé « Boiron ». C’est simple, le directeur général de la société l’a directement financé ! « Il est venu au secours des étudiants qui avaient cours dans des modulaires auparavant, palliant un réel manque de financement dans l’enseignement supérieur », le défend encore l’étudiant. Ni la direction …