Maisons abandonnées dans la métropole lilloise : l’épineuse quête des héritiers

Un peu partout dans la métropole lilloise, des maisons sont désertées depuis des années, parfois dans un état de dégradation avancé. Parce qu’aucun héritier n’est connu, ou au contraire à cause de conflits entre des descendants trop nombreux… Casse-tête pour généalogistes, ces situations entraînent souvent un immobilisme difficilement supportable pour les voisins.

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Le 30 rue des Martyrs-de-la-Résistance à Lambersart, une maison abandonnée depuis plus de 30 ans. Photo : Jonas Denis / ESJ Pro

Ils sont quatorze. Quatorze héritiers, installés un peu partout en Europe : chacun d’eux détient une petite part de cette maison abandonnée située au 93, rue du Halot dans le quartier du Blanc Seau à Tourcoing. Depuis vingt‐deux ans, cette habitation n’a plus abrité le moindre locataire, seulement des squatteurs ou des pigeons venus s’installer librement.

Une situation qui dérange le voisin du 91, José Roberto Falabella. « À cause de cette maison abandonnée depuis une vingtaine d’années, j’ai des gros problèmes d’insalubrité chez moi – je me retrouve à dormir dans le grenier », souffle ce propriétaire de 70 ans. En plus de l’humidité dans ses murs, des fientes de pigeon et des champignons ont endommagé sa charpente. « Aujourd’hui, mon habitation ne vaut plus rien », estime‐t‐il.

Virginie Nguyen Trong‐Brion, généalogiste chez Kerlévéo, une agence lilloise spécialisée dans la généalogie successorale, n’est pas surprise. Elle connaît une situation similaire à Leers, près de Roubaix, avec là aussi une mitoyenneté qui n’arrange pas les choses. Des voisins sont épuisés de vivre à côté d’une maison complètement à l’abandon.

« Depuis le décès du propriétaire, il y a plus de quinze ans, le terrain est envahi par une forêt vierge. Des jeunes en profitent pour s’installer dans le coin et vendre de la drogue. La police vient souvent », raconte Olivier, un riverain du domaine des Glaneurs. Le terrain appartient à une quinzaine d’héritiers qui habiteraient en Algérie et au Maroc. Comme à Tourcoing, ils n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le sort de la propriété.

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Publié le

Temps de lecture : 6 minutes

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Par Jonas Denis (ESJ Pro)

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