De prime abord, la collecte de bouchons – même si c’est pour la bonne cause – ne constitue pas l’activité la plus passionnante qui soit. On ne pense pas forcément à consacrer un après‐midi de liberté à séparer les bouchons de liège de ceux qui sont en faux liège. On se dit ça, et puis on rencontre Bernadette Bondroit. Armée d’un bagout légendaire, cette habitante du Vieux‐Lille a déjà réussi à convaincre 300 restaurateurs lillois de lui céder leurs bouchons usagés.
L’histoire commence il y a six ans : Bernadette, Lilloise tout juste retraitée – elle était vendeuse dans le prêt‐à‐porter -, tourne un peu en rond. Elle tombe alors sur un reportage télévisé vantant les mérites du recyclage des bouchons en liège. L’association France Cancer, lancée en 2003 par un couple de perruquiers cannois, en a fait son leitmotiv pour récolter des fonds destinés à la recherche contre le cancer. Touchée personnellement par la cause, ayant elle‐même perdu sa mère de cette maladie, la septuagénaire décide de se lancer. Si le Nord se veut fidèle à sa réputation, se dit‐elle, elle ne devrait pas avoir trop de mal à trouver des bouchons.