« Je pensais que j’allais avoir un accouchement idyllique. Mais j’ai l’impression de l’avoir subi. » Dans le cabinet du professeur Charles Garabedian, à la maternité Jeanne de Flandre de Lille, Aurélie Vermeulen retrace, d’une voix morne, un événement vécu il y a cinq ans. Aujourd’hui enceinte pour la deuxième fois, la trentenaire est encore secouée par la naissance de son premier enfant, dans ce même hôpital. « On ne m’a pas expliqué. Ça a été trop vite, mon conjoint n’était pas avec moi. On m’a ouvert le ventre, je n’ai pas compris ce qui m’arrivait… »
C’est surtout après sa douloureuse césarienne que la vie d’Aurélie Vermeulen devient infernale. « Tout le monde te dit que c’est que du bonheur, que c’est le plus beau jour de ta vie. Mais on ne dit pas assez que c’est difficile d’être parent, qu’un bébé ça pleure beaucoup et que ça ne dort pas », raconte‐elle à Mediacités au sortir de la consultation. Honteuse, la jeune maman n’ose tout d’abord pas parler de son mal‐être, par peur d’être jugée. « La dépression post‐partum, j’en avais entendu parler, mais sans plus. Je ne pensais pas que c’était ça. Je pensais que je n’étais pas normale, que je devais être heureuse. » Sur les conseils de sa mère, elle se rend chez un médecin, réussit à mettre des mots sur son état psychiatrique et commence à suivre un traitement adapté. « Quand j’en ai parlé à mon médecin, j’ai compris que d’autres mamans vivaient la même chose que moi. »