Depuis les dernières élections municipales, Mediacités a consacré plusieurs enquêtes au financement de la campagne de Jean‐Luc Moudenc et à sa « machine à dons ». La semaine dernière, nous nous sommes intéressés aux dépenses – légales – de son microparti, Pour Toulouse, avant (et après) la campagne officielle.
Pour rappel, ce dernier a consacré 270 000 euros en 2019 à la précampagne du maire sortant, puis 80 000 euros en 2020 après la campagne officielle. Par comparaison, Pour Toulouse n’avait dépensé que 40 000 euros en 2018. Les concurrents du maire de Toulouse n’ont engagé pour leur part que quelques milliers d’euros lors de leur précampagne électorale.
Pour mieux comprendre et analyser l’impact de ces disparités, nous avons interrogé deux chercheurs, Abel François et Eric Phélippeau, co‐auteurs de l’ouvrage Le Financement de la vie politique, publié en 2015.
Que vous pensez d’un tel niveau de dépenses pré‐électorales et post‐électorales dans le cadre d’une élection municipale ? Est‐ce inédit à votre connaissance ?
Abel François : Ce niveau de dépense ne me surprend pas pour la quatrième ville de France. Toulouse est très peuplée et très étendue. Cela n’a rien d’étonnant. Je trouve même que ce n’est pas beaucoup. C’est l’avantage du sortant. Il peut s’appuyer sur un microparti. Il a plus de ressources que les challengers et donc dépense plus qu’eux.
Il doit y avoir d’autres exemples que lui, même si je n’ai pas regardé au cas par cas. Il devait sentir que cela allait se jouer à pas grand‐chose. Donc il a préparé bien en amont sa campagne électorale.
Eric Phélippeau : Jean‐Luc Moudenc est sans doute un responsable public bien établi. Et son trésor de guerre politique doit être lié à son parcours et à son expérience politiques. Je ne sais guère qui sont ses adversaires …