S’attaquer à la ségrégation sociale au collège nécessite bien plus que de bonnes intentions. Et pour cause, comme nous le décrivons régulièrement sur Mediacités, l’entre-soi est un mal profondément enraciné dans les établissements français : 10 % des collèges concentrent 60 % des élèves d’origine sociale défavorisée.
Une situation qui ruine toute égalité des chances. « L’effet “établissement ségrégué” a des répercussions considérables sur les résultats des élèves défavorisés » notaient dès 2015 les députés Yves Durand et Rudy Salles dans un rapport consacré à la mixité sociale dans l’éducation nationale. Selon eux, fréquenter un « collège‐ghetto » est « équivalent, en moyenne, à deux ou trois années de retard scolaire ». Mais y a‑t‐il une fatalité à ce que cette ségrégation sociale particulièrement prononcée demeure ? Le cas de la Haute‐Garonne atteste du contraire.
En prenant à bras le corps l’enjeu de la ségrégation sociale à partir de 2016, le conseil départemental de Haute‐Garonne est parvenu à sensiblement améliorer la mixité sociale au sein de ses collèges publics. Toulouse ne compte en effet que trois collèges dont l’indice de position sociale (IPS) est inférieur à 80, la mesure utilisée par l’éducation nationale pour qualifier un collège de « très défavorisé ». À titre de comparaison,