Imaginé en 1971 pour desservir la ville nouvelle de Lille‐Est, le VAL (pour Villeneuve d’Ascq-Lille, puis véhicule automatique léger) a structuré pour toujours la métropole lilloise. Un livre, « Le Val, histoire du métro de Lille », paru récemment aux éditions Gilles Guillon (436 pages, 23 euros), retrace la vie et le destin de ce mode de transport unique en son genre, né dans des circonstances inimaginables et aujourd’hui à l’aube d’une modernisation majeure. Son auteur, Jean‐Michel Stievenard, ancien maire de Villeneuve d’Ascq (2001–2008), a accepté de nous accorder un entretien pour évoquer non seulement le passé mais aussi le futur des transports en commun de la métropole.
E pur si muove ! Et pourtant, il tourne, ce métro lillois, écrivez‐vous en paraphrasant l’astronome Galilée. Malgré l’engorgement aux heures de pointe, malgré les retards du doublement des rames, vous portez finalement un regard indulgent sur le VAL…
C’est vrai. J’ai changé de regard à ce propos. Je ne parlerai plus de fiasco, par exemple. Qui se souvient des promesses initiales ? Le métro devait absolument être inauguré pour la rentrée universitaire de 1974 et desservir la toute nouvelle fac de droit et de lettres de Villeneuve d’Ascq. Arthur Notebaert, le premier président de la Communauté urbaine de Lille, l’a ensuite annoncé pour la Saint‐Eloi 1977 [1er décembre]. Il ne le fut que le 25 avril 1983, cinq ans et demi plus tard. Alors je comprends qu’on puisse être impatient