« L’enjeu qui se pose à nous, c’est celui de la démocratisation parce que l’école a du mal à effacer les inégalités de naissance. Elle ne favorise pas les itinéraires ascendants de celles et ceux qui sont nés dans des mondes défavorisés ». Voici ce que déclarait en février dernier le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye au micro de France Culture. Entretien après entretien, l’historien spécialiste de la question noire n’a eu de cesse de répéter son envie d’agir avec force pour faire reculer la ségrégation scolaire, un mal profondément enraciné en France alors que 10% des collèges publics accueillent plus de 60% des élèves de milieu social défavorisé.
Le 11 mai – après six mois de report – Pap Ndiaye devait enfin détailler son « grand plan pour la mixité sociale », son combat dont il a fait un mantra depuis qu’il a enfilé ses habits de ministre de l’Education nationale il y a tout juste un an. Une conférence de presse était prévue… elle a finalement été annulée. À la place, certaines rédactions dont Le Monde et Libération ont reçu un SMS télégraphique annonçant simplement que le ministre reviendrait “sur tout cela dans les prochains jours, lors de la signature du protocole avec le privé ». Un énième report assorti d’une seule annonce : des objectifs fixés pour 2027 avec les recteurs.