« Depuis le début de la grossesse, j’appelle le 115. J’appelle trois fois par jour et la réponse est toujours la même : il n’y a pas de place », confie, la gorge serrée, Daelikatou, son bébé de trois mois sous le bras. Cette Guinéenne de 22 ans est arrivée en France en 2016 et a rejoint son mari, à Lille, il y a un an. Depuis, ils attendent d’avoir un hébergement d’urgence qui ne vient pas. « On peut tolérer plein de choses pour nous, mais pas pour notre bébé, explique‐t‐elle. Il a chaud, il est tout le temps malade. » Daelikatou et sa famille ne sont pourtant pas seuls. Ils ont un suivi, une assistante sociale mais ça ne change rien : il n’y a pas de place.
Bébés à la rue : à Lille, les pouvoirs publics dépassés, une église à la rescousse
Qu’elles fuient un mari violent ou qu’elles soient demandeuses d’asile, des mamans sans domicile peinent à nourrir leurs enfants et font face à l’impuissance des structures officielles à les aider. Ces dernières en sont réduites à faire appel à des initiatives privées issues du monde de l’église ou d’associations ne pouvant compter que sur des bénévoles.