Ce que cache « l’affaire Nozière » que le groupe Voix du Nord n’aurait jamais voulu voir sortir

Cinq ans après le licenciement pour faute lourde de Pascal Nozière, directeur des achats de La Voix du Nord et frère cadet de Michel Nozière, PDG du groupe, Mediacités lève une partie du voile sur cette éviction brutale aux allures de drame familial.

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La façade emblématique de La Voix du Nord qui domine la Grand'Place de Lille. Photo : JT / Mediacités

L’affaire aurait dû rester discrète. Tout avait été mené en ce sens. Il fallait absolument protéger le nom « Nozière », cette lignée familiale intimement liée à l’histoire de Nord Éclair puis, après les rachats successifs, à celles de La Voix du Nord puis de Rossel. À la manœuvre, Michel Nozière, 74 ans, président‐directeur général de La Voix du Nord depuis 2004 mais aussi directeur général du Groupe Rossel‐La Voix depuis juin 2016, la société faîtière qui réunit toutes les filiales du groupe. Soit le grand patron des activités françaises, aussi puissant que secret. La stratégie du silence fut à deux doigts de réussir. Mais, cinq ans après les faits, Mediacités est en mesure d’en dévoiler une partie des ressorts…

Retour en arrière. À l’automne 2018, les salariés de La Voix du Nord reçoivent un communiqué interne lapidaire : « Suite à un conflit d’intérêts, Monsieur Pascal Nozière a quitté l’entreprise le 25 octobre 2018. La direction informera rapidement les équipes sur l’organisation transitoire qui sera mise en place au niveau de notre direction des achats et des services généraux. » Pascal Nozière, qui aura 60 ans le 9 juillet prochain, est le petit dernier de la fratrie Nozière. Il est entré au début des années 1990 à Nord Éclair par l’entremise de son frère aîné Bernard, alors directeur de l’imprimerie du journal de Roubaix, qui lui a confié les achats de papier. Pascal a ensuite monté les échelons jusqu’à devenir directeur des achats et des services généraux du groupe Voix du Nord que son frère Michel préside. Un poste ultra‐sensible car à l’interface avec de nombreux fournisseurs.

À l’époque, l’éviction brutale – et mystérieuse – de Pascal Nozière alimente toutes les discussions de couloir. Mais rien ne filtre. Devant les représentants du personnel, le directeur général délégué Marien Bonieux précisera simplement que Pascal Nozière a été licencié pour faute lourde. C’est-à-dire sans indemnités. De quoi jeter encore un peu plus le trouble au sein du personnel… Que cache cet improbable divorce aux allures de drame familial ? Interrogés par Mediacités, les anciens salariés ayant travaillé avec Pascal Nozière, se murent dans un silence parfois agrémenté de petits rictus à peine voilés. « Pascal Nozière était un bon manager, indique l’un d’eux. Il savait mener son équipe. Après pour le reste… »
Laver le …

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Par Benoit Dequevauviller et Jacques Trentesaux

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