Gérard Larcher a rapidement pris les devants. Trois jours après la mise en examen du sénateur Joël Guerriau, soupçonné d’avoir drogué la députée Sandrine Josso dans le but de l’agresser sexuellement, le président Les Républicains (LR) du Sénat a adressé un courrier à l’élu de Loire‐Atlantique pour l’« inviter » à « se mettre en retrait de toutes ses activités liées à son mandat ». Une demande formulée « au regard de l’extrême gravité des faits reprochés au sénateur et du principe de dignité qui s’attache à l’exercice du mandat parlementaire », a précisé son entourage.
Placé sous contrôle judiciaire, Joël Guerriau a aussi immédiatement été suspendu par le bureau national de son parti, Horizons, qui a engagé « une procédure disciplinaire pouvant conduire à une exclusion définitive ». « S’ils sont avérés, les faits évoqués sont très graves et absolument inacceptables », a indiqué le mouvement d’Édouard Philippe. Si nul ne pouvait présager de la gravité des accusations aujourd’hui portées contre le sénateur de 66 ans – dont près de trente passés en politique –, des alertes sur son fonctionnement au niveau local ont toutefois longtemps été ignorées.
Elles ont récemment ressurgi sur une boucle de l’application de messagerie Telegram, où discutent depuis quelques années des dizaines de membres ou soutiens de la majorité présidentielle issus du département de Loire‐Atlantique. C’est sur cette boucle interne qu’une ancienne députée macroniste est sortie du silence peu après la révélation de la plainte visant Joël Guerriau. « Au‐delà de cette affaire aux faits très graves, nous ne pouvons à aucun moment dire [que] nous ne savions pas qui était le personnage », y a écrit cette ex‐parlementaire, dénonçant la passivité du mouvement et de ses alliés politiques face à ce qu’elle qualifie de « système ».
Si plusieurs personnes ont salué – voire appuyé – l’intervention de l’ancienne élue sur cette boucle interne, le député Renaissance Mounir Belhamiti, également référent départemental du parti, lui a pour sa part répondu n’avoir « pas connaissance des allégations relatives au “système” » en question. « Pour ce qui me concerne, je n’ai …