Dans son dernier rapport sur le mal-logement dans les Hauts-de-France, la fondation Abbé Pierre alerte sur l’augmentation du nombre d’expulsions locatives en 2022. Une situation qui s’explique par la hausse des prix… mais aussi par des changements législatifs.
« On est très inquiets du risque d’augmentation des expulsions dans les Hauts‐de‐France. » Le visage fermé, Isabelle Fourot, directrice de la fondation Abbé Pierre dans la région, donne le ton. En 2022, le nombre de personnes ayant été délogées par la police à la suite d’une procédure d’expulsion a bondi de 38 % par rapport à 2018. C’est le sujet mis à l’honneur dans le dernier rapport sur le mal‐logement en France en 2023 publié par la fondation Abbé Pierre.
Les raisons qui expliquent ce rebond sont multiples. L’inflation joue un rôle plus qu’important bien sûr – les prix ont grimpé de 5,2 % en 2022. « Les ressources des ménages modestes sont donc en stagnation ou diminution, à cause notamment de la part plus importante dédiées aux dépenses liées aux besoins fondamentaux comme se loger ou manger », explique la directrice.
Des passoires énergétiques difficiles à réparer
La part de bâtiments vétustes dans la région fait aussi grimper les dépenses en chauffage – 500 000 logements sont considérés comme des passoires thermiques dans les Hauts‐de‐France. Et les mises en conformité ne suivent pas la cadence : la cellule économique régionale de la construction dénombre entre 36 000 et 39 000 …