Instituteur dans une école primaire de Lyon, Raphaël Vulliez a initié, avec d’autres enseignants et parents d’élèves, le collectif Jamais sans toit, il y a près de dix ans. Le mouvement, qui met à l’abri des enfants sans domicile et leurs familles dans des écoles, est aujourd’hui aussi actif à Rennes, Strasbourg ou encore Toulouse.
Mediacités : Vous avez lancé à l’automne 2014 le collectif pour réquisitionner des écoles pour héberger les enfants à la rue et leurs familles. Quel bilan dressez‐vous aujourd’hui, dix ans après ?
Raphaël Vulliez : Depuis le début, nous en sommes à 165 occupations d’écoles à Lyon et dans sa métropole. Actuellement, six établissements de l’agglomération sont occupées, dont deux à Lyon, une à Villeurbanne et une à Neuville‐sur‐Saône. Pendant le Covid en 2020, on a auditionné les candidats aux municipales. On est alors passé du rôle de lanceurs d’alerte à une vraie expertise, qui nous vaut une reconnaissance. Dès que le budget du plan Grand Froid sort, on occupe des écoles pour rendre visible le nombre de personnes à la rue et les faire intégrer au circuit d’hébergement.