La face sombre de Yann Trichard, « l’hyper-président » de la CCI Nantes Saint‐Nazaire

Les salariés de la CCI Nantes Saint-Nazaire déménagent cette semaine à la MET, la Maison de l’entrepreneuriat et des transitions, projet phare du mandat de Yann Trichard. Président de l’établissement public depuis 2016, cet ambitieux manager, impulsif et fonceur - parfois jusqu’à l’échec -, est aussi un grand adepte du mélange des genres voire des conflits d’intérêts. (1/2)

Trichard Nantes Une
Yann Trichard, à la tête de la CCI de Nantes Saint-Nazaire depuis 2016. Illustration : CG Mediacités

« Je suis hyper fier, hyper heureux qu’on arrive à faire cela tous ensemble. » C’est le grand soir pour Yann Trichard. Ce 18 décembre 2023, devant un gratin de chefs d’entreprise et d’élus, le président de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) Nantes Saint‐Nazaire depuis sept ans signe, un peu ému, « l’acte de naissance » du bébé de son deuxième mandat : la Maison de l’entrepreneuriat et des transitions (MET). Voilà quatre ans qu’il travaille en coulisses sur ce « projet collectif et territorial », main dans la main avec la maire‐présidente (PS) de Nantes, Johanna Rolland. 

Pour y arriver, l’hyper-actif entrepreneur de 55 ans n’a pas lésiné sur les moyens et fait acheter par la CCI le siège de la Banque Populaire du Grand Ouest (BPGO) à Saint‐Herblain. 27,5 millions d’euros pour un immense bâtiment ovale et vitré de 12 000 mètres carrés situé en lisière de la zone Atlantis. Rien que ça.

Voilà qui fait cher pour un pari loin d’être gagné. Et pour cause : transférer la CCI du centre‐ville de Nantes, face à la Loire, jusqu’aux pieds du bruyant périphérique, sans connexion avec le tramway, il fallait oser. Même Johanna Rolland se disait réticente. « À l’origine, une partie des équipes techniques de la Métropole était opposée au déménagement, confirme l’édile (PS) à Mediacités. Mais dans la logique d’alliances des territoires, cela a du sens d’avoir une MET à cet endroit, notamment pour renforcer les liens avec Saint‐Nazaire. » Persuasif, Yann Trichard !

Au sein de la CCI, pourtant, les critiques résonnent. On reproche au président d’avoir surtout choisi le lieu en raison de sa proximité – 600 mètres à peine – avec le siège de son propre groupe, SYD, fondé il y a vingt‐cinq ans. « Ce sera pratique pour lui, deux minutes entre ses deux bureaux, mais pas pour une grande partie du personnel. Nous ne sommes pas à la CCI pour répondre aux caprices du prince », dénonce un cadre très expérimenté. 

Investir pour éviter les ponctions de l’État
Quid, aussi, des conséquences écologiques du déménagement dans un bâtiment du début des années 2000. « Nous allons tous devoir …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Cet article concerne la promesse : 
Voir toutes les promesses de vos élus

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 13 minutes

Favorite

Par Antony Torzec, Didier San Martin et Thibault Dumas

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a dépassé 75% de l’objectif. Aidez-nous à atteindre les 100% d'ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes