Rétropédalage. Après avoir affirmé haut et fort qu'Auvergne-Rhône-Alpes ne se conformerait pas au dispositif « zéro artificialisation nette des sols », le président de Région rentre dans le rang. Parce qu'il a obtenu un « important infléchissement », prétend-il. Faux, rétorque le gouvernement.
Un jour oui, un jour non ? Le 30 septembre 2023, Laurent Wauquiez déclare, devant une assemblée de maires ruraux : « J’ai décidé que la Région se retirait du processus » zéro artificialisation nette (ZAN). Le 19 février dernier, cinq mois plus tard, le président de la région Auvergne‐Rhône‐Alpes adresse un courrier à des élus locaux : « Si nous continuons de suspendre la procédure d’intégration du ZAN, nous risquons […] d’avoir moins d’hectares disponibles et plus de contraintes administratives. »
Voté dans le cadre de la loi Climat, en 2021, le dispositif « zéro artificialisation nette » a pour objectif de limiter l’étalement urbain, qui accapare des terres au détriment de la biodiversité, en réduisant de moitié l’artificialisation d’espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici à 2031. Charge aux collectivités locales de le mettre en œuvre. « Mettre sous cloche les décisions des permis de construire sur la ruralité, cela signifie qu’on s’interdit toute forme d’avenir », fustigeait, il y a quelques mois encore, Laurent Wauquiez pour justifier sa volonté de s’asseoir sur la loi.
Début octobre 2023, l’élu LR avait convaincu 2 000 maires de signer une missive adressée à l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne [voir le document ci‐dessous]. « Je me permets de vous recommander fortement de remettre à plat tout ce dispositif législatif », intimait‐il à l’exécutif. Le 19 février, il justifie son changement de pied par le risque « de voir arriver des contentieux sur toutes les décisions que nous prendrons et tous les actes d’urbanisme que vous prendrez », en s’adressant aux élus locaux. Comment