Le promoteur immobilier a assigné notre journal pour la publication d’une brève concernant un redressement fiscal. L’audience de ces nouvelles poursuites intentées pour nous faire taire se tiendra, à Lyon, le 19 mars.
Jamais deux sans trois, dit l’adage. On s’en serait toutefois bien passé… Ce mardi 19 mars, Mediacités sera de nouveau convoqué à la barre du tribunal judiciaire de Lyon par le groupe Alila. Pour la troisième fois en moins d’un an, le promoteur immobilier lyonnais nous poursuit pour diffamation – cette fois‐ci pour la publication d’une brève [lire plus bas]. Comme nous vous l’avons raconté, Alila a perdu ses deux précédents procès en première instance mais a aussitôt interjeté appel – l’audience a été fixée au 12 avril (13h30) à la cour d’appel de Lyon.
Pour notre rédaction, ces poursuites ont le goût amer de procès‐bâillons. Soyons clairs : Alila et son PDG Hervé Legros peuvent bien entendu faire valoir leurs droits devant la justice s’ils estiment que ceux‐ci sont bafoués. Mais l’acharnement dont fait preuve le promoteur contre Mediacités en multipliant les citations à comparaître – automatiques en droit de la presse – n’a d’autre but que d’épuiser financièrement et moralement notre journal. Pour nous faire taire.
Alila choisit ses cibles
Le troisième procès à venir est à ce titre édifiant. Alila nous poursuit pour une brève publiée le 26 septembre 2023. Cet article, diffusé dans notre rubrique « L’Œil de Mediacités », reprend, en les citant, une révélation de nos confrères de L’Informé. Celle‐ci concerne un redressement fiscal essuyé par le promoteur immobilier.
Si le média en ligne spécialisé dans l’information économique est également poursuivi par le groupe d’Hervé Legros, Alila choisit ses cibles. D’autres titres de la presse locale se sont fait l’écho du redressement fiscal dévoilé par L’Informé – c’est le cas de Tribune de Lyon ou de France 3. Mais seuls Mediacités et, donc, L’Informé sont traînés en justice par le promoteur.
Hervé Legros mis en examen
« Donnez un coup d’arrêt à ce type d’une certaine presse », avait tonné le ténor Alain Jakubowicz, alors avocat d’Alila, lors de l’audience du 17 octobre 2023 qui nous opposait au promoteur, devant la 6e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Lyon. La formule sonnait déjà comme un aveu de la volonté de son client de bâillonner les journalistes qui s’intéressent de trop près à ses affaires, alors qu’Hervé Legros a été mis en examen, le 2 février dernier, pour « harcèlement moral au travail, travail dissimulé, faux et usage de faux, et abus de biens sociaux ».
Jusqu’à présent la justice n’a pas été dupe. Par un jugement rendu le 21 novembre dernier, le tribunal de Lyon a même considéré comme abusives les deux premières procédures engagées par Alila contre Mediacités et condamné le promoteur à 5 000 euros de dommages et intérêts – une décision rarissime !
Cette somme, non versée en raison de l’appel interjeté, ne rembourserait de toute façon qu’une partie de nos dépenses engagées pour nous défendre et défendre, par la même occasion, la liberté de la presse. Surtout, elle ne rattraperait jamais le temps et l’énergie gaspillés à cause de ces procès‐bâillons, ni n’effacerait l’anxiété et les nuits blanches qu’ils engendrent.
Face à Alila, soutenez Mediacités
Dans le cadre de cette troisième procédure, Alila et son PDG Hervé Legros réclament à Mediacités 15 000 euros « en réparation de leur préjudice » et 7 500 euros au titre de leurs remboursements de frais de justice. Des sommes astronomiques pour le média à l’économie fragile que nous sommes.
Face à cet acharnement judiciaire, vous pouvez nous aider à résister en faisant un don défiscalisé. Pour qu’Alila n’entrave pas nos capacités d’enquête. Pour que les « bonnes affaires » d’un promoteur immobilier ne l’emportent pas sur la liberté de la presse.
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