Pierre Fabre reconnaît financer l’A69

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Banderoles déployées par des militants sur le bâtiment du groupe Pierre-Fabre, à Lavaur (Tarn), dont le fondateur aurait été à l'origine du projet de l'A69. / Crédit photo Alain Pitton

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Par Emma Conquet

Fin d’un long suspens sur les financements de l’A69. Dans un entretien publié ce jeudi 14 mars dans La Dépêche du Midi, journal dont le laboratoire pharmaceutique est également actionnaire, le directeur général de Pierre Fabre confirme son implication financière dans la construction de l’autoroute entre Toulouse et Castres.

Lorsque le journaliste lui demande de confirmer que « certaines entreprises, dont Pierre Fabre, [participent] indirectement au financement de l’A69 », Eric Ducourneau répond simplement : « Avec la CCI du Tarn et une douzaine d’autres entreprises locales, nous avons rejoint la société Tarn Sud Développement qui a pris une participation minoritaire (5,3%) dans Atosca en août 2023. »

Et d’ajouter : « Nous avons voulu manifester notre soutien à un projet indispensable pour que le bassin de Castres‐Mazamet puisse se développer dans les décennies à venir. De plus, cette participation nous procure un poste privilégié d’observation pour veiller au respect par le concessionnaire de tous ses engagements, en particulier en matière d’environnement et de création d’emplois locaux. »

Un conflit d’intérêt

Cette révélation confirme les soupçons de financement qui pesaient déjà sur le laboratoire et attise la colère des opposants à l’autoroute. « Le groupe Pierre Fabre n’est aujourd’hui plus seulement un groupe pharmaceutique et cosmétique à l’origine du passage en force de l’A69, c’est aussi un concessionnaire autoroutier », dénonce le collectif La Voie Est Libre, dans un communiqué, avant d’appeler « au boycott » des marques détenues par le laboratoire.

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Les militants appellent également à la démission de Jean Terlier, le président de la Commission d’enquête parlementaire. En février dernier, il avait nié l’implication financière de Pierre Fabre, alors même que son épouse est salariée du groupe pharmaceutique.

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Extrait du communiqué de presse de Jean Terlier, le 13 février.

Un conflit d’intérêt qui remet en question la légitimité du projet autoroutier selon le collectif : « [Le rôle de Jean Terlier] et ses liens avec le groupe Pierre Fabre, partie prenante dans la concession, doivent pouvoir être interrogés au regard de ses déclarations publiques dans le cadre de la commission d’Enquête. »

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