Épandues avant l’arrivée du printemps, leur odeur nauséabonde a le don d’indisposer les riverains. Pourtant, les boues de la station d’épuration de Givors, étalées chaque année sur plusieurs centaines d’hectares de champs agricoles de l’Est lyonnais – très précisément 352 hectares en 2022 par exemple -, sont un excellent fertilisant pour faire pousser maïs, blé, colza et orge. Des cultures destinées à l’alimentation animale, mais aussi, parfois, humaine.
Plutôt que d’être brûlée, cette masse solide, issue de nos rejets aqueux domestiques et industriels, retourne donc à la terre. La station d’épuration fait des économies et les agriculteurs bénéficient gratuitement d’un apport riche en matière organique et nutriments (azote, phosphore). Bref, une opération gagnant‐gagnant… sur le papier.
Seulement voilà, comme Mediacités est en mesure de le révéler, ces boues d’épuration sont contaminées aux PFAS – et pas qu’un peu [lire ci‐dessous]. Autrement dit, leur épandage, qui concerne en tout plus de 1 130 hectares de cultures, participe à la dissémination des « polluants éternels » de la vallée de la chimie dans l’environnement et dans notre alimentation. Scandale dans le scandale : cette contamination, qui dure depuis plus d’une vingtaine d’années, a été identifiée