« Vendetta personnelle » ; « mise à mort programmée » ; « abus de pouvoir », pour les uns. « Méthodes de voyou » ; « escroquerie » ; « insultes dignes du Crapouillot », pour les autres. La crise qui secoue l’École de musique de Villeneuve d’Ascq (EMVA) à la municipalité a pris des proportions déconcertantes ces derniers mois. Entre les deux « camps », la communication ne se passe plus qu’entre avocats interposés et les plaintes pour diffamation se multiplient.
Dernier épisode en date ? Le lancement, début avril, d’une procédure d’alerte par Benjamin Chalat, élu du comité social et économique (CSE) de l’EMVA, auprès du préfet, du procureur de la République et de l’inspection du travail. Prochaine étape ? L’ouverture probable d’une procédure de sauvegarde – ultime étape avant le dépôt de bilan – pour cette structure associative qui emploie une cinquantaine de salariés et dispense des cours de musique et de danse à plus de 650 élèves, enfants et adultes…
Officiellement, le conflit se résume à un enjeu de statut : faut‐il municipaliser l’école ou maintenir son statut associatif ? A la manœuvre, Sylvain Estager, l’adjoint aux finances de Villeneuve d’Ascq. « Fondamentalement, je pense qu’une association de cette taille, qui gère près d’un million d’euros de budget, doit être municipale, assène celui qu’on présente souvent comme le dauphin de l’inoxydable Gérard Caudron, maire de cette ville de près de 65 000 habitants depuis… 1977 [à l’exception de la période 2001–2008, où il a dû laisser la place à Jean‐Michel Stievenard pour cause de cumul des mandats].
Au‐delà de ce principe, l’adjoint est persuadé qu’il faut remettre les choses d’équerre à l’EMVA. « J’ai été alerté sur des dysfonctionnements majeurs », poursuit Sylvain Estager. Lesquels ? « J’ai reçu de nombreux témoignages sur des problèmes RH ou de gestion mais je ne peux en dire plus car des procédures juridiques sont en cours. » On n’en saura pas plus. Entre les lignes, on comprend quand‐même que le train de vie de l’encadrement de l’école est dans le collimateur, tout comme les cumuls d’activités de professeurs, pourtant très habituels dans ce secteur.
La vengeance pour motif ?
Pour les responsables de l’EMVA, cette discrétion serait une preuve supplémentaire de la volonté de « tuer » l’école pour des motifs fallacieux. Le déclencheur, selon eux ? Les révocations – en 2016 ! –, de Sylvie Marger et de Sabine Leleu, deux professeurs de piano proches d’élus. La première donnait des cours particuliers à Sylvain Estager ; le mari de la seconde faisait de même avec Jean‐Michel Molle, l’adjoint chargé du personnel. La vengeance serait‐elle un plat qui se mange froid huit ans plus tard ?
« C’est ridicule !, rétorque Sylvain Estager. Cela ne m …