Dans une minutieuse enquête en trois volets publiée à partir de ce mercredi, France 3 démontre que l’industriel du sud de Lyon avait conscience dès la fin des années 1990 que les perfluorés qu’il utilisait étaient toxiques et persistants dans l’environnement.
Non, Arkema n’a pas pris la mesure du problème des PFAS en 2022 avec les premières révélations journalistiques sur l’exposition de la vallée de la chimie aux « polluants éternels ». Pas plus que l’industriel français n’a attendu que la réglementation européenne commence à intégrer ce risque pour se faire une idée précise de la dangerosité de ces substances.
Dans une enquête très fouillée, publiée à partir de ce mercredi 12 juin sur France 3 Rhône‐Alpes, la journaliste Emilie Rosso fait l’archéologie de cette pollution aux per – et polyfluoroalkylés, une famille de molécules désignés sous le nom de PFAS, qui suscite la colère des riverains et des militants écologistes (parfois réprimés, lire nos dernières révélations à ce sujet) depuis deux ans.
Archives confidentielles
La journaliste a notamment pu consulter des archives confidentielles obtenues par l’avocat américain Rob Bilott, dont le combat contre les pollutions causées par le groupe DuPont aux USA a été mis en lumière dans le film Dark Waters. Parmi ces milliers de comptes‐rendus de réunions et de rapports internes, certains documentent les actions d’Arkema mais n’avaient jamais été consultés par des journalistes français. De quoi éclairer les choix de cette filiale …