À Clisson, le Hellfest contourne la règlementation pour satisfaire son appétit foncier

En un peu moins de vingt ans, le méga festival metal de Clisson est passé d’une dizaine à 110 hectares. Un foncier éclaté entre des dizaines de propriétés privées, surtout des agriculteurs, auxquels Hellfest productions loue les terrains. Du temporaire – le temps du festival – qui devient de plus en plus définitif, jusqu’à contrevenir aux règles d’urbanisme ou au Code de l’environnement (2/2).

Une partie du site du Hellfest vue d’en haut avec le vignoble en arrière-plan. Photo Thibault Dumas
Une petite partie du site du Hellfest (La War Zone) vue d'en haut, avec le vignoble en arrière-plan. Photo : Thibault Dumas

Des festivaliers, aussi heureux qu’éreintés, qui par milliers plient leurs tentes. Des techniciens qui rangent et démontent six scènes, dont l’immense « main stage » où quelques heures plus tôt jouait Metallica. Des bénévoles qui ramassent et trient de 300 à 400 tonnes de déchets, dans un ballet bien huilé. Clisson affiche sa mine des lendemains de Hellfest, dont la 17e édition s’est clôturée ce 30 juin. Bilan : 240 000 entrées payantes au compteur, 500 000 litres de bière écoulés (par pinte de 7,50 à 9 euros), des montagnes de t‑shirts et autres goodies vendus… Bref, un nouveau succès pour le Hellfest qui a une fois de plus transformé le metal en or. Avec des retombées économiques évaluées entre 10 et 20 millions d’euros pour le territoire.

https://www.mediacites.fr/enquete/nantes/2024/06/27/des-catacombes-au-disneyland-du-metal-le-diabolique-business-du-hellfest/

Pourtant, dans les rues de la petite commune qui l’accueille depuis 2006, des posters anonymes ont fleuri sur les murs. « La consommation d’eau du Hellfest équivaut à celle de Clisson pendant un an », peut‐on lire. Ou plus ironique : « Le Hellfest est hyper écolo avec son nouveau parc à vélos. » La marque de critiques montantes au sein de la population sur le gigantisme du festival. « La question, c’est jusqu’où on va sur le plan foncier. Là, il faut dire stop. Qui décide à Clisson : c’est le maire Xavier Bonnet ou Benjamin Barbaud ? Lui, le directeur du festival, pousse son truc c’est normal  », cingle Franck Nicolon, conseiller municipal et régional (EELV) d’opposition.

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 9 minutes

Favorite

Par Thibault Dumas

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux à Lille, Lyon, Nantes et Toulouse. Nos journalistes travaillent en toute indépendance pour vous fournir des informations inédites et utiles au débat public. Aujourd’hui, confrontés à une situation financière difficile, nous avons besoin de votre aide. On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque don et chaque abonnement comptent !

Ceci fermera dans 25 secondes