Ce dimanche 7 juillet, c’est un duel inédit que les électeurs de la 1ère circonscription du Nord devront arbitrer : le candidat LFI – Nouveau Front Populaire Aurélien Le Coq sera confronté à Carole Leclercq, la candidate du Rassemblement national. Pour la première fois dans l’histoire de cette circonscription emblématique, celle qui réunit la plus grosse partie de Lille, mais aussi Loos et Faches‐Thumesnil, le RN sera présent au second tour d’une élection législative. Finaliste il y a deux ans, la candidate MoDem Vanessa Duhamel a été éliminée de la course pour 243 voix d’écart sur un total de 41 000 votants…
Le résultat final ne fait aucun doute. Arrachée de haute lutte en 2017 par Adrien Quatennens en 2017, cet ancien bastion socialiste demeurera aux mains de La France insoumise (LFI). Et cela malgré le retrait de l’ancien bras droit de Jean‐Luc Mélenchon, condamné à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales, et son remplacement par Aurélien Le Coq. Malgré aussi la candidature dissidente de la féministe LFI Amy Bah qui n’a réuni que 8,8 % des voix au soir du premier tour malgré le soutien de nombreux verts et socialistes lillois – dont la maire de Lille, Martine Aubry. Et pourtant, la campagne n’a pas fini de faire parler d’elle. Car elle laissera des traces profondes.
https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2024/06/20/legislatives-2024-dans-le-fief-dadrien-quatennens-la-dissidente-amy-bah-recoit-le-soutien-de-martine-aubry-et-des-verts-lillois/
Au téléphone, marchant à vives enjambées vers la Place de la République pour une manifestation en soutien à la Maison des femmes, Amy Bah se confie à Mediacités avec fermeté : « J’ai beaucoup de colère en moi. Mais elle se transforme en force car je suis habituée qu’on veuille me faire taire. A partir de dimanche soir, on va expliquer ce qui s’est vraiment passé. » La présidente lilloise du mouvement féministe « Nous toutes », qui s’est imposée deux jours de repos au lendemain du 1er tour avant de repartir au combat, a hâte de vider son sac. Et de dénoncer le patriarcat, les menaces, les intimidations et le harcèlement auquel, dit‐elle, elle a survécu.
Mais Amy Bah peine à se retenir. « Je pensais naïvement qu’entre alliés, on se respecterait un minimum, poursuit‐elle avec un débit mitraillette. Tout le monde m’avait prévenue que cela allait être dur. Mais je ne pensais pas à ce point ! Je suis la fille qui a fait partir Adrien Quatennens. Il fallait donc se venger de moi. Ils ont tagué mes affiches sans s’attaquer à celles du RN, ils m’ont traitée de menteuse, de fraudeuse, ils m’ont suivie dans …