Y‑a‐t‐il eu un putsch à la Maison du Vélo à Toulouse ?

Lors d'une assemblée générale, une quarantaine de personnes ont adhéré en dernière minute pour élire deux candidates proches des fondateurs et du PS au conseil d’administration de cette emblématique association. Une manœuvre qui crée des remous en interne sur fond de craintes de récupération politique.

maison du vélo toulouse AC
La maison du vélo, en face de la gare de Toulouse. / Crédit Armelle Parion

Le 2 avril dernier, quelques minutes avant le début de l’assemblée générale de la Maison du Vélo, une quarantaine d’adhésions sont enregistrées à la hâte. Les cotisations de certaines d’entre elles sont même payées en liquide par le président Hugues Bernard et l’ancien président Jean Arroucau, tous deux membres fondateurs de l’association. « Un collègue qui a vu ce qui s’est passé ce jour‐là m’a soufflé “C’est un putsch”. C’était exactement ça », résume Sophie*, une salariée présente ce jour‐là, qui a choisi un nom d’emprunt par « peur des représailles ». 

Modifié au dernier moment, l’ordre du jour permet d’avancer au début de séance le vote pour le renouvellement du conseil d’administration. Selon nos informations, six ou sept membres de l’équipe salariée n’ont même pas le temps de venir voter : ils terminaient leur service au moment où l’élection a eu lieu. « Normalement, on vote à la fin de l’AG, après avoir vu le bilan financier », fait remarquer Sophie.

Deux élues inconnues au bataillon

Le scrutin permet l’élection de deux nouvelles adhérentes, inconnues au bataillon : Louise Foutrel et Marie Rainjonneau. Leur point commun ? Elles sont toutes deux membres (ou l’ont été récemment) du Parti socialiste, à l’instar des deux personnes qui les ont intronisées. La première, étudiante à Science Po Toulouse et membre du Parlement européen des jeunes, se présente sur X comme « militante socialiste » tandis que la seconde a été au moins jusqu’en 2021 membre de la fédération PS de Haute‐Garonne.     

Élues « haut la main par une armée de votants », selon Marc*, un salarié présent (elles auraient recueilli une bonne vingtaine de voix chacune), les deux femmes font leur entrée au CA au détriment de cinq autres candidats et candidates déclarés avant elles et parfois impliqués de longue date dans l’association. « On a vu un gros groupe arriver, composé de nombreux jeunes. Il y avait tellement d’adhésions à enregistrer que les gens continuaient à remplir les papiers alors que l’AG avait déjà démarré. Ils avaient tous des procurations. Le vote s’est fait à bulletins secrets, alors qu’on procède d’habitude à main levée », relate Marc*.On était tous estomaqués, tant la méthode était grossière et assumée ». 

« Des gens qui adhèrent pour la première fois et accèdent directement à l’organe de décision ? Ce n’est pas un problème de légalité, mais de moralité », réagit pour sa part un militant associatif présent à l’assemblée générale.

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 11 minutes

Favorite

Par Armelle Parion

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a dépassé 75% de l’objectif. Aidez-nous à atteindre les 100% d'ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes