Ce soir‐là, Stéphane Baly n’a pas décroché son téléphone tout de suite pour répondre aux premiers appels des journalistes. Nous sommes dimanche 28 juin 2020, au soir du second tour des élections municipales. L’écologiste vient d’être donné vainqueur de l’élection. Sur le plateau de TF1, il est un peu plus de 20 heures quand son visage apparaît devant celui de Martine Aubry, suivie de Violette Spillebout.
Les Verts sont prudents : tous les bureaux ne sont pas encore dépouillés. Tout va se jouer sur le fil. Et puis, peu après 21 heures, un homme euphorique surgit devant la petite foule rassemblée à l’hôtel de ville de Lille en criant : « Aubry, Aubry, Aubry ». A quelques kilomètres du beffroi, la tête de liste des Verts découvre que 227 voix le sépare de son adversaire Martine Aubry, réélue pour un quatrième mandat. « Nous n’oublierons pas ce qu’on dit partout en France et ici à Lille les 39 % des Lillois qui ont voté pour (Stéphane Baly et ses colistiers), même si je pense que les 40 % qui ont voté pour nous sont aussi favorables à la transition écologique », déclare une Martine Aubry soulagée devant les caméras.
Il faut dire qu’en seulement neuf mois de campagne, Stéphane Baly a bien failli réaliser l’exploit de prendre Lille aux socialistes, eux qui la gouvernent depuis 1955. « Le temps de l’écologie est venu », disait‐il. Quatre ans plus tard, l’écologiste y croit davantage. Alors, cette fois‐ci, les Verts partent plus tôt et se donnent huit mois de plus pour construire leur programme et aller …