La prise de conscience a commencé un soir de juillet 2011, lorsque son cœur “a failli sortir de sa poitrine”. Quelques jours après l’intervention d’un prêtre du séminaire Saint‐Cyprien sur la pédophilie dans l’Église, Mickaël ressent tous les symptômes d’un infarctus : une vive douleur dans le thorax et une paralysie de toute la partie gauche de son corps. Aux urgences, les médecins le rassurent : le cœur va bien. Du moins, sur le monitoring. Le spécialiste du myocarde comprend alors que le jeune homme de 22 ans fait une crise d’angoisse, et lui donne son numéro personnel pour qu’il puisse le contacter en cas de récidive.
Celui qui est encore séminariste appellera ce médecin presque quotidiennement pendant trois mois, de jour comme de nuit. Jusqu’au moment où il posera enfin les mots sur ce qui le fait souffrir : les traumatismes liés aux agressions sexuelles qu’il a subies entre ses treize et ses seize ans, soit plus de cinq ans auparavant, par le curé de sa paroisse. « J’ai réussi à en parler à un prêtre lors d’une retraite spirituelle, puis c’est là qu’a commencé le pénible dévoilement des faits », confie Mickaël à Mediacités.
https://www.mediacites.fr/enquete/toulouse/2023/09/17/quand-leveche-de-cahors-protege-un-pedocriminel-et-rejette-sa-victime/
Le long chemin vers la reconstruction
Ces crises d’angoisse marquent la première étape du long chemin vers la reconstruction. Ce chemin qui, deux ans plus tard, permettra au jeune homme de 36 ans de mener l’affaire devant la justice. Puis, dix années après de rendre son histoire publique dans Mediacités, en septembre 2023.
Pour Juliette Mazet, deuxième victime d’abus sexuels dans l’église du Lot dont l’histoire a été