Certain·es ont improvisé un coussin avec d’épais cahiers, d’autres ont utilisé directement leur sac, pour s’assurer une confortable assise à même le sol de la cour de l’École européenne de science politique et sociale de Lille (Espol). Jeudi 6 février, plus de 400 étudiant·es de l’établissement s’étaient donné rendez‐vous à midi pour un sit‐in, afin de demander « une sanction juste » de la part de la direction.
Une semaine plus tôt, au moins un étudiant en deuxième année de licence avait effectué à plusieurs reprises des saluts nazis lors d’une simulation parlementaire hébergée à Sciences Po‐Lille, un autre établissement du centre‐ville. Un deuxième, également accusé du même geste, le réfute et annonce vouloir porter plainte pour diffamation.
Au milieu de pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Espol antifasciste » ou « Pas de fachos dans nos amphis, pas d’amphis pour nos fachos », les prises de parole se sont succédé jeudi autour de l’imposant conifère de la cour, pour mieux afficher que ce geste « n’est pas le reflet de l’école » affiliée à l’université catholique de Lille, et qu’il doit conduire à un sursaut de mobilisation.
Les témoignages au microphone ont aussi raconté comment l’extrême droite infuse depuis plusieurs années au cœur de l’université. Élevée sur un muret, une étudiante d’origine tunisienne a par exemple dit avoir reçu un message l’invitant à « rentrer chez elle » par un compte Instagram anonyme nommé « Bardespol », contraction du patronyme du président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, et du nom de l’établissement. Une autre a décrit au bord des larmes « la discrimination systémique » qu’elle et sa famille subissent au quotidien. Des professeur·es et des membres de l’administration s’étaient joint …