Nantes, ville « non sexiste », sous le regard de deux féministes

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Mediacités a demandé à deux militantes féministes de poser leur regard sur la cité. Capucine Coudrier et Alexandra Benhamou ont choisi des lieux emblématiques de Nantes et de leur parcours. Entre histoires de vie et revendications actuelles, le duo livre sa vision d’une ville encore à transformer.

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Capucine Coudrier (à gauche) et Alexandra Benhamou (à droite) jettent leur regard de militantes féministes sur la ville de Nantes. / Photo : Marie Roy

Sous un soleil d’hiver, deux silhouettes emmitouflées se faufilent dans les rues de Nantes. L’une porte une doudoune verte, l’autre un sombre manteau de laine. Sous les épaisseurs de vêtements se trouvent Capucine Coudrier, 24 ans, et Alexandra Benhamou, 50 ans. Des militantes féministes nantaises de deux générations différentes qui partagent pourtant un objectif commun : donner la parole aux femmes.

Pour ce faire, Capucine Coudrier a créé le podcast et le média sur Instagram Ovaires the Rainbow. Elle y donne la parole aux femmes et aux minorités de genre, « qui ne l’ont pas toujours dans les médias traditionnels » et qui viennent lui confier leur histoire et leur parcours. Aux quelques 130 000 personnes qui la suivent sur les différents réseaux sociaux, la jeune femme délivre des informations féministes et LGBTQIA+. Alexandra Benhamou, quant à elle, est à l’initiative d’une étude sociologique intitulée Aux filles du temps. Le projet a consisté à interviewer 1 669 jeunes filles de 13 à 20 ans, résidant en Pays de la Loire, autour d’une thématique : « Comment devient‐on une femme ? ».
Nantes et la construction d’un militantisme
Féminisme, genres, violences sexuelles, harcèlement de rue, IVG et contraception… en tout, pas moins de 80 questions ont été posées aux jeunes femmes interrogées. Le fruit de ce travail a ensuite été restitué sous différents formats : exposition, conférence ou encore, une pièce de théâtre. Avant cela, en 2018, Alexandra Benhamou avait créé Ladydenantes, une association et un projet photographique ayant pour but de montrer et donner la parole aux femmes de Nantes, où qu’elles soient dans la ville.

Car en plus d’être féministes, nos deux acolytes d’un jour ont un autre point commun : Nantes. La ville est intimement mêlée à leurs vies et à la construction de leur militantisme. Et, grand hasard des petites histoires, deux associations de la Cité des ducs se trouvent à l’origine de leurs engagements.

Pour nous montrer le lieux de ses débuts, Alexandra Benhamou nous fait d’ailleurs traverser le quartier Bouffay. C’est là, à quelques pas de l’Éloge du pas de côté, la statue qui trône sur la place, que se trouve l’allée du Port‐Maillard. « C’est ici que se situait les locaux d’Aides, l’association de lutte contre le VIH et les hépatites », indique‐t‐elle en montrant du doigt une fenêtre, juste au‐dessus d’un tabac‐presse.
Aides, expérience fondatrice d’Alexandra Benhamou
Aujourd’hui, la structure a déménagé rue Baron, dans le quartier des Olivettes, mais en 1992, en plein cœur de l’épidémie de Sida, c’est bien dans cette allée qu’elle s’était installée. Cette année‐là, du haut de ses 18 ans, Alexandra Benhamou débarque à Nantes. Elle est venue en bord de Loire pour écrire une nouvelle page de sa vie et tourner …

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Par Marie Roy

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