Dirigé par l’abbé Garin, le centre de redressement La Belle Étoile a hébergé des enfants placés jusque dans les années 1970. Exposés au sadisme de l’encadrement, de nombreux pensionnaires de cette institution savoyarde ont subi humiliations, maltraitances et violences sexuelles. Marqués à vie, ils se réunissent chaque année pour témoigner et dénoncer l’omerta autour de ces abus.
À l’affiche du cinéma Utopia Borderouge jusqu’au 21 mars, le documentaire Les Oubliés de la Belle Étoile raconte leur histoire. Entretien avec Clémence Davigo, la réalisatrice, rencontrée à l’occasion d’un ciné‐débat organisé le 27 février en partenariat avec Mediacités.
Comment avez‐vous découvert l’histoire du centre de la Belle Étoile ?
Dédé, que j’ai rencontré lors du tournage de mon premier film sur les prisons, m’a raconté qu’il avait été placé au centre de la Belle Étoile à l’âge de neuf ans. J’ai alors compris qu’il y avait une préhistoire à son histoire. L’État confiait ces enfants à des structures privées sans vraiment savoir quoi en faire.
Celle dirigée …