« Persévérer : demeurer ferme et constant dans une résolution », selon le dictionnaire Larousse. Depuis le 10 décembre 2023, à Averroès, le mot a des allures de mantra. À cette date, et alors qu’ils se savaient scrutés, voire même sur la sellette depuis plusieurs années déjà [(re)lire notre article], élèves, professeurs et dirigeants du plus grand lycée privé musulman de France, apprenaient – par voie de presse – que leur contrat d’association, signé en 2008 avec l’Etat, prendrait fin à la rentrée 2024.
Pour justifier cette décision inédite – la première pour un lycée privé depuis le début de la Vème République – Georges‐François Leclerc, préfet des Hauts‐de‐France d’alors, (aujourd’hui en poste dans les Bouches‐du‐Rhône) met en avant « des atteintes aux valeurs de la République » ainsi que des « liens avec la mouvance des frères musulmans ». Conséquence : en plus de se voir désormais accoler le qualificatif « séparatiste », l’établissement confessionnel perdait quelque 1,7 million d’euros d’aides publiques (étatiques et régionales) attribuées chaque année.
Jugeant les accusations préfectorales sans objet, et dénonçant une sentence « inéquitable et disproportionnée », l’association Averroès tentera, par deux fois (en février puis en juin) de faire suspendre cette décision. En vain. En septembre dernier, Averroès était alors contraint …