Lycée Averroès : l’argumentaire du préfet pour supprimer les financements publics dézingué au tribunal

Absence d’éléments probants, graves erreurs d’appréciation, omissions opportunes… Devant le tribunal administratif de Lille, le rapporteur public a remis en cause, un à un, l’essentiel des reproches adressés au lycée privé musulman de Lille-Sud, taxé de « séparatisme  ». Il souhaite que la décision de résiliation, effective depuis la rentrée, soit annulée. Le jugement sera rendu le 23 avril.

Averroès
Eric Dufour, chef d’établissement d’Averroès, entouré des deux avocats du lycée Sefen Guez Guez (à gauche) et Paul Jablonski (à droite), répond aux journalistes au sortir de l’audience devant le tribunal administratif de Lille. Photo : Matthieu Slisse / Mediacités

« Persévérer : demeurer ferme et constant dans une résolution », selon le dictionnaire Larousse. Depuis le 10 décembre 2023, à Averroès, le mot a des allures de mantra. À cette date, et alors qu’ils se savaient scrutés, voire même sur la sellette depuis plusieurs années déjà [(re)lire notre article], élèves, professeurs et dirigeants du plus grand lycée privé musulman de France, apprenaient – par voie de presse – que leur contrat d’association, signé en 2008 avec l’Etat, prendrait fin à la rentrée 2024.

Pour justifier cette décision inédite – la première pour un lycée privé depuis le début de la Vème République – Georges‐François Leclerc, préfet des Hauts‐de‐France d’alors, (aujourd’hui en poste dans les Bouches‐du‐Rhône) met en avant «  des atteintes aux valeurs de la République » ainsi que des « liens avec la mouvance des frères musulmans ». Conséquence : en plus de se voir désormais accoler le qualificatif « séparatiste », l’établissement confessionnel perdait quelque 1,7 million d’euros d’aides publiques (étatiques et régionales) attribuées chaque année.

Jugeant les accusations préfectorales sans objet, et dénonçant une sentence « inéquitable et disproportionnée », l’association Averroès tentera, par deux fois (en février puis en juin) de faire suspendre cette décision. En vain. En septembre dernier, Averroès était alors contraint …

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Par Matthieu Slisse