#Metoo Théâtre : Des comédiens dénoncent le sexisme et le phénomène de cour aux 3T

Au-delà des méthodes managériales brutales dénoncées au sein du café-théâtre toulousain des 3T, Gérard Pinter saurait s'entourer d'une cour, qu'il gratifierait de flatteries et d'avantages. Il cultiverait également le sexisme et un rapport problématique aux femmes.

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Gérard Pinter sur la scène d'un spectacle aux 3T, en 2013. / Photo DR.

Fin septembre 2024, une militante de l’association féministe Nous toustes 31 se rend au café‐théâtre les 3T pour voir l’humoriste Bérengère Krief. À la sortie du spectacle, elle tombe sur une affiche dans l’espace bar, arborant une citation attribuée – par erreur – à Gérard Depardieu : « C’est très compliqué d’être ivre, ça demande une certaine sagesse. »

Au‐delà de la citation en elle‐même, la mise en valeur d’un homme accusé d’agressions sexuelles et sexistes par vingt femmes depuis 2023 révulse la militante. « Afficher une citation d’une personne faisant l’objet d’accusations graves de violences sexuelles alimente la culture du viol. Ceci manque de respect envers les victimes et banalise les violences sexistes et sexuelles », dénonce Nous toustes 31, qui réclame le retrait de l’affiche.                  

Face au silence de la direction des 3T, le collectif publie le 12 octobre dernier un message sur Instagram invitant les internautes à laisser des commentaires sous les publications du café‐théâtre. Devant l’afflux des messages, la pancarte finit par être retirée.

 

Le procédé suscite l’ire des dirigeants du théâtre : « Vous faites une sommation, puis vous tirez (…) L’immédiateté des réseaux sociaux est extrêmement toxique, le “tribunal du buzz” n’est pas celui d’une société démocratique », écrit, le 14 octobre, la co‐dirigeante de l’établissement, Corinne Pey, en assurant que « la pancarte a été installée il y a dix ans dans un tout autre contexte ». Une ancienneté que plusieurs de nos sources réfutent.

« Nous refusons fermement les accusations d’apologie de la culture du viol et de la pédocriminalité desquelles nous sommes accusés eu égard à ce qui nous a été reproché. Notre théâtre a toujours été, et restera, un lieu sûr, inclusif, et respectueux de toutes et tous », affirme encore Corinne Pey dans un courriel, que nous avons pu consulter.

Ce qui pourrait n’être considéré que comme l’action de plaidoyer d’un collectif féministe a fait des vagues en interne. Après l’action de Nous toustes 31, la direction du café‐théâtre ne serait pas contentée de démentir les accusations. Selon nos informations, suite à cet événement, elle aurait tenté d’imposer à plusieurs comédiennes de cesser leurs « publications féministes ». 

« Pinter a dit que les publications féministes étaient interdites, sinon il ne travaillerait plus avec celles qui en posteraient. Il a fait ça sous le prétexte de ne pas vouloir associer son théâtre à ceux qu’il identifie comme étant des fascistes « , décrypte l’un de nos interlocuteurs, qui a suivi l’affaire.

Erreur isolée ou problématique plus profonde ? Au travers d’une trentaine d’entretiens avec d’anciens et actuels salariés du café‐théâtre [Voir En coulisses], Mediacités a pu documenter, au‐delà de la brutalité des rapports hiérarchiques existants, le sexisme systémique qui serait à l’œuvre dans cette structure, malgré la volonté affichée d’être un lieu « sûr, inclusif et respectueux ». Un phénomène amplifié par un phénom …

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Temps de lecture : 12 minutes

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Par Armelle Parion